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Pour un paysage médiatique dynamique, riche et diversifié

C’est avec colère et consternation que nous avons appris la volonté du groupe Tamédia de supprimer plusieurs centaines d’emplois et de réduire La Tribune de Genève à ce qui semble être une simple rubrique du titre 24 heures.

En réaction, le groupe socialiste au Grand Conseil a déposé une résolution qui demande au Conseil d’État d’intervenir pour assurer le maintien des emplois et la pérennité de La Tribune de Genève.

Cette résolution, c’est l’occasion de dire notre solidarité envers les employé-es. Dire notre consternation face à la perte de savoir-faire que représentent ces suppressions d’emplois. Dire aussi le choc que nous avons ressenti face à la disparition probable de la Tribune de Genève, quotidien local qui fait partie du patrimoine culturel de notre canton. Dire encore notre vive inquiétude face à cette nouvelle contraction du paysage médiatique régional et local, après la disparition de La Suisse et du Journal de Genève. Dire finalement que la production d’une information indépendante, diversifiée, critique et de qualité ainsi qu’une bonne couverture de l’actualité locale est une condition sine qua none du bon fonctionnement démocratique.

Si nous pouvons bien sûr nous dire surpris par la violence de cette annonce, pouvons-nous véritablement prétendre que nous ne nous y attendions pas ? Pouvons-nous réellement prétendre qu’il n’y avait pas de signaux d’alarme ? Malgré une situation économique excellente, entre 2016 et 2023, Tamédia a procédé à cinq « restructurations » avec des dizaines de licenciements à la clé et la suppression du journal Le Matin. Quand un groupe de presse qui, de manière manifeste, fait primer les intérêts financiers de ses actionnaires sur les emplois, sur les conditions de travail et sur la qualité de l’information, quand ce même groupe occupe une position quasi monopolistique ou du moins hégémonique dans le paysage médiatique genevois et romand, à quel moment avons-nous pu envisager que ça allait bien se finir ?

Alors oui, aujourd’hui nous devons dire notre colère et notre indignation. Mais nous devons surtout urgemment trouver des réponses concrètes aux véritables problèmes sous-jacents auxquels sont confrontés les médias : le financement de la production de contenu journalistique et l’indépendance des médias vis-à-vis de grands groupes économiques et industriels. Dans cette optique, le groupe socialiste propose la création d’une fondation publique d’aide aux médias locaux. Une fondation dont la mission sera d’apporter un soutien financier à la production de contenu journalistique de qualité et de favoriser l’émergence de nouveaux médias pour assurer une pluralité de l’information. Ce projet entend finalement réaffirmer que l’accès à une information plurielle et de qualité, condition d’une libre formation de l’opinion, est un bien d’intérêt public que l’État se doit de protéger tout en garantissant son indépendance.

Caroline Marti
Députée au Grand Conseil

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