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Conseil fédéral : austérité à domicile, complaisance à l’international

Le Conseil fédéral, sous l’impulsion de la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter, poursuit sa marche forcée néolibérale. Sous couvert de « responsabilité budgétaire », il met en œuvre en réalité un programme d’austérité déguisé : coupes dans la formation, la coopération internationale, la culture, le social. Il prétend « stabiliser les finances publiques », alors que les comptes présentent depuis des années des excédents et qu’il refuse de toucher aux niches fiscales ou à une taxation complète des dividendes, voire d’imposer davantage les plus riches et les sociétés. Il préfère sacrifier les services publics plutôt que de remettre en question les privilèges d’une minorité. Ce n’est pas de la rigueur : c’est un choix de classe.

Sur la scène internationale, la Suisse s’enferme dans une neutralité de la honte. Face au génocide en cours à Gaza et l’annexion progressive de la Cisjordanie, le conseiller fédéral Ignazio Cassis se contente de déclarations complaisantes au nom de « l’équilibre diplomatique ». Pire encore, le Conseil fédéral refuse la reconnaissance de la Palestine et toute mesure à l’encontre d’Israël. Notre pays, partie aux Conventions de Genève, a l’obligation légale d’exiger la levée du blocus et l’accès inconditionnel de l’aide humanitaire. Défendre le droit international n’est pas un choix : c’est un impératif historique ! Ignazio Cassis l’a oublié. À cela s’ajoute que le DFAE n’a pris aucune mesure préventive pour protéger les citoyennes et citoyens suisses des attaques contre la Global Sumud Flotilla. Refuser d’agir pour protéger des Suisse-esses engagé-es pour le droit humanitaire, c’est trahir les valeurs de la Suisse.

Et pendant que Cassis s’égare dans les compromissions, Karin Keller-Sutter s’enfonce dans l’échec, en entraînant tout le pays avec elle. Les États-Unis imposent désormais 39 % de taxes douanières sur nos exportations : une sanction directe d’une intervention présidentielle empreinte d’arrogance. Pour calmer Washington, le Conseil fédéral envisage d’acheter du gaz de schiste américain, au mépris du climat, et des poulets chlorés, au mépris de nos exigences alimentaires. Une honte !

Quant à Martin Pfister, il incarne la droite militariste décomplexée qui, pour ne pas froisser les USA et Israël, maintient l’achat de drones défaillants et des F-35, à un prix ayant explosé.

En résumé, un Conseil fédéral à la dérive !

Carlo Sommaruga
Conseiller aux Etats — Avocat, Président ASLOCA Suissse, Président Solidar Suisse

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