Le rejet, le 28 septembre, des lois corsets a été un immense soulagement. Genève a dit non à une vision qui aurait étranglé les services publics et réduit la capacité d’action de l’État. Par ce vote, la population a exprimé une volonté claire : préserver les prestations publiques et les conditions de travail de celles et ceux qui les
assurent.
Mais le budget 2026 et le Plan financier quadriennal (PFQ) 2026–2029 montrent que les menaces sur les services publics persistent. Les besoins explosent dans des domaines essentiels — aide sociale, subsides d’assurance-maladie, santé, protection de la jeunesse ou des adultes — sans que les moyens suivent. Le nombre de nouveaux postes prévus est le plus faible depuis des années. L’envolée des charges contraintes illustre la dégradation des conditions de vie et la précarisation croissante des classes populaires et moyennes.
Or cette précarisation n’est pas le fruit du hasard : elle découle directement des choix politiques de la droite — refus d’un contrôle accru des loyers, opposition à une caisse maladie publique ou encore remise en cause du salaire minimum. Et ce sont ces mêmes partis qui, aujourd’hui, veulent restreindre les prestations destinées à protéger la population.
Le déficit de plus de 400 millions brandi par la droite pour justifier les coupes provient avant tout des baisses d’impôts sur le revenu et la fortune souhaitées par la majorité de droite. Ces cadeaux fiscaux profitent aux plus aisé-es, tandis que les classes moyennes et populaires en paient le prix. Les promesses électorales de la droite selon lesquelles ces baisses n’affecteraient pas les prestations étaient mensongères : elles affaiblissent l’action publique et creusent les inégalités.
Les premières victimes seront les employé-es de la fonction publique — confronté-es à un gel des annuités pendant quatre ans et à une hausse du temps d’enseignement au cycle d’orientation — ainsi que les communes, frappées par un transfert de charges de plus de 100 millions, menaçant l’accueil préscolaire, l’animation socio-culturelle et l’offre culturelle.
Et la situation risque d’empirer : un nouveau plan d’économie est déjà annoncé pour le printemps. Le Conseil d’État demande par ailleurs à des entités subventionnées d’élaborer des plans d’économie alors que les besoins explosent et que les conditions de travail se dégradent.
Le groupe socialiste au Grand Conseil s’attachera à améliorer ce budget 2026 pour garantir les prestations publiques et combattra avec la plus grande véhémence les mesures d’économie qui s’annoncent pour les prochaines années. Un renforcement des recettes fiscales sera également nécessaire pour réduire le déficit tout en développant les prestations afin de répondre aux besoins croissants de la population.