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CO22 : une réforme nécessaire pour le Cycle d’Orientation

Par Anne Emery Torracinta,
Conseillère d’État


Sous réserve de l’approbation du Grand Conseil, le Cycle d’Orientation va changer dès 2022.

En effet, depuis la réforme de 2011, le CO a évolué vers une orientation plus sélective que promotionnelle, avec une « déperdition » au cours des 3 ans du nombre d’élèves du regroupement le plus exigeant. De plus, la diminution du nombre d’élèves de 9e dans le regroupement le moins exigeant (4.6% en 2020) se traduit par une forme de « ghettoïsation » de ces classes, guère favorable aux apprentissages : ces élèves ont souvent une image d’eux-mêmes dévalorisée et très peu atteignent les compétences fondamentales attendues. Sans compter les problèmes de gestion de classe et le déplacement fréquent de ces jeunes dans un autre cycle, car il n’est pas possible d’ouvrir une classe pour 4 ou 6 élèves.

Concrètement, avec CO22, la 9e année sera organisée selon le principe de la « mixité » : les élèves seront regroupés au sein d’une même classe, mais avec des niveaux différents en français et en maths. En 10e, il est prévu 4 disciplines à niveau et l’introduction d’options. En 11e, deux voies seront possibles : la voie maturité menant principalement à la maturité gymnasiale ou professionnelle ; et une voie certificat menant surtout aux CFC ou aux certificats de l’ECG. Un parcours accéléré et aménagé sur deux ans sera proposé aux élèves ayant de très grandes facilités. Le dispositif sport-art-études mis en place récemment restera possible. Des dispositifs spécifiques existeront pour les élèves ayant de grandes difficultés. Enfin et indépendamment des éléments liés à la structure, nous travaillons encore sur le climat d’établissement, ainsi que sur la pratique professionnelle des enseignant-es dont on sait l’importance pour la réussite de leurs élèves.

Le projet CO22 s’appuie sur la recherche en éducation qui montre que le mélange des élèves est profitable aux élèves les plus faibles, sans pour autant prétériter ceux et celles qui ont plus de facilités. Il s’inscrit dans la tendance romande et internationale de l’évolution actuelle de l’école et est issu d’un travail collaboratif avec les partenaires du CO, notamment les associations d’enseignant-es et de parents. De plus, les travaux ont été suivis par un groupe d’accompagnement politique composé d’un-e député-e par parti, ce qui a permis de « challenger » les options prises.

Au final, CO22 offre une structure bien articulée entre l’école primaire (hétérogène) et le secondaire II (organisé en filières distinctes). Je suis persuadée que cela répondra mieux aux besoins de tou-tes les élèves, qu’ils aient de la facilité, des difficultés ou des talents particuliers, sportifs ou artistiques : c’est ma vision d’une école qui se doit d’être plus inclusive.

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