La biodiversité reste le parent pauvre des débats sur la transition écologique, marqués essentiellement par l’enjeu climatique et énergétique. En réalité, ces questions sont intimement liées. Ainsi nous avons approuvé le 9 juin des dispositions légales en vue d’accélérer la mise en valeur des énergies renouvelables disponibles sur notre territoire.
Dans certains cas, il faudra accepter un impact réel – quoique limité – des installations éoliennes et solaires sur le paysage et la biodiversité, afin de réduire la consommation d’énergies fossiles entraînant un changement climatique dont l’impact est infiniment plus lourd. A l’inverse, il n’y a pas de raison de ne pas renforcer de manière générale les moyens de partager notre espace avec les espèces, des plus petites aux plus grandes, formant la chaîne du vivant.
Il faut pour cela des réserves naturelles en suffisance et l’interconnexion de l’infrastructure écologique. Mais il faut surtout intégrer la biodiversité dans la gestion de tous types de territoires. Cela se fait très bien en zone forestière ; en zone agricole existent les surfaces de promotion de la biodiversité et les réseaux agroécologiques. La notion de biodiversité fonctionnelle se développe, tout comme les approches agronomiques assurant la productivité à long terme à travers l’agroforesterie et l’agriculture bio ou de conservation.
Enfin dans les zones constructibles, « le développement urbain et la préservation du patrimoine naturel et bati peuvent être conciliés » (Programme du PS genevois, p. 47); citons ici les scénarios d’arborisation, la révision de certains PLQ mal conçus ou encore les programmes Nature en ville.
L’initiative pour la biodiversité ne demande rien d’autre que de faire de ces bonnes pratiques autant de références pour toutes et tous. Hostile à toute nouvelle réglementation, même lorsqu’il s’agit du socle du vivant dont nous dépendons toutes et tous, la droite – qu’elle soit nationaliste ou libérale – rejette cette initiative sans même proposer de contreprojet, alors que les inventaires scientifiques soulignent que la biodiversité ne se porte pas bien en Suisse.
Quant au PS genevois, il a clairement inscrit le soutien à la biodiversité dans son programme en déclarant que « le Parti socialiste s’engage pour préserver la biodiversité et les écosystèmes sur l’ensemble du territoire » (p. 52) et c‘est donc logiquement qu’il prône un grand oui au maintien des bases de la vie.