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Le développement de l’offre des transports publics, oui, mais pas n’importe comment !

Les transports publics font partie des services publics qui ne peuvent structurellement pas couvrir leurs coûts. En Suisse, nous sommes fier-ères de nos cadences élevées et des larges plages horaires desservies. Cela a un coût, couvert en partie par les usager-ères et en partie par le contribuable.

Le service est d’une qualité telle qu’il est régulièrement saturé et que son développement s’avère nécessaire, pour en augmenter le confort autant que pour permettre le report modal. Nous tirons un certain orgueil à nous comparer à nos voisins dans ce domaine, précisément parce que nous avons historiquement privilégié la qualité, en en assumant le coût.

Une particularité genevoise va toutefois à l’encontre de cela : la sous-traitance d’une partie des prestations à des entreprises peu portées sur la qualité. Les TPG sous-traitent une partie de l’exploitation des lignes, qui reviendront un peu moins cher, car attribuées par des appels d’offre récompensant le moins-disant. Le soustraitant empoche encore une marge et ce sont les employé- es qui supporteront les coûts de l’économie pour les TPG et de la marge à verser aux actionnaires d’une entreprise, souvent multinationale.

Conduire un bus, de manière quasiment identique à un-e employé-e des TPG mais avec un salaire pouvant être jusqu’à 30 % inférieur en fin de carrière et sans les conditions prévues par le statut du personnel d’une régie publique : voilà un cas d’école de sous-enchère salariale !

La sous-traitance dans l’exploitation des lignes est certainement la plus visible pour le grand public. Mais les TPG sous-traitent également une partie de l’entretien de leurs véhicules, à des personnes engagées comme des nettoyeur-euses. Leur mission ? S’occuper des plaquettes de frein des trams ou faire le plein des autobus… Admettons que cela dépasse le cadre d’un ménage classique !

Ces personnes, qui travaillent de nuit, souvent engagées après leur récente arrivée à Genève, touchent le salaire minimum malgré leurs années d’ancienneté. Leur formation s’effectue de manière sommaire et seule leur expérience, non rémunérée, permet d’éviter la mise en danger de la sécurité de l’exploitation.

Nous sommes fier-ères de nos transports publics en raison de leur qualité et ces agissements anti-sociaux la remettent en question. Nous devons bien sûr développer l’offre mais pour que cela soit un succès à moyen et long terme, il est indispensable de le faire sur une base solide. Ce n’est pas le cas aujourd’hui aux TPG : halte à la sous-traitance !

Matthieu Jotterand
Député au Grand Conseil, Chef de groupe — Mécanicien de locomotive

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