La culture est le socle de notre humanité. Elle est une vraie force pour notre société. La culture est en effet bien plus qu’un simple divertissement… Elle crée du lien, stimule la liberté d’expression, valorise la diversité des opinions et protège notre démocratie. Enfin, elle nous concerne tous : musique, films, livres, dessins… Nous en consommons en ligne, mais aussi en direct grâce à l’offre culturelle genevoise, riche, variée et de grande qualité.
Mais comme toute chose, la culture a un coût. Et une question s’impose : qui la finance ? À Genève, l’État contribue, mais modestement si l’on considère les coûts réels. Les consommateur-rices ? On pourrait le croire. Mais de nombreuses manifestations sont gratuites ou à des tarifs symboliques. Alors, qui paie vraiment ? Les artistes. Malgré eux et elles, ils et elles sont devenu-es les mécènes culturel-les de notre société. 60 % des acteur-rices culturel-les gagnent moins de CHF 3’333.– par mois. Derrière les projecteurs, la précarité est bien réelle. On ne la voit pas parce que l’artiste doit briller, puis disparaître. Personne n’a envie de regarder dans les coulisses. Pourtant, comme tout le monde, les artistes doivent manger et se loger. Quand on pense que la culture est le 2ème secteur du canton en termes d’emplois, on voit l’urgence d’agir.
En 2019, l’initiative 167 « Pour une politique culturelle cohérente à Genève », a été acceptée à plus de 83 %. Elle demandait une meilleure répartition des responsabilités entre canton et communes. La loi issue de cette initiative est entrée en vigueur en 2024. Mais sans moyens financiers suffisants, elle restera une coquille vide. Pour l’appliquer, le canton devrait investir un peu plus de 100 millions de francs par an. Mais après transferts entre communes et canton, il en manquera encore 40. Pour y répondre, l’initiative « 1 % pour la culture » propose de consacrer 1 % du budget de fonctionnement cantonal à la culture. C’est le seul moyen de donner au canton les moyens nécessaires.
Signer et faire signer cette initiative, c’est reconnaître la valeur du travail artistique et donner une chance aux artistes de sortir de leur rôle absurde de mécènes involontaires. Aujourd’hui, la population a l’occasion d’affirmer son attachement à la culture de manière responsable.
1 % pour la culture, c’est un investissement raisonnable qui bénéficie à 100 % de la population. Il est temps de le rappeler : la magie n’est pas gratuite. Mais elle vaut chaque franc qu’on choisit de lui consacrer.