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Mettre à sec les finances et tuer les services publics

Depuis le début de la législature, la droite, largement majoritaire suite à la disparition de la gauche radicale au Grand Conseil, mène des attaques d’une intensité et d’une ampleur rares contre l’État

Après avoir fait passer une baisse d’impôts massive qui sert principalement les plus riches contribuables, la droite a d’ores et déjà promis des coupes drastiques dans le budget 2026. De plus, après l’avoir temporairement abandonné l’année passée pour masquer les effets de la baisse d’impôts qui allait être votée en novembre, le Conseil d’État revient avec ses prévisions de recettes catastrophistes, afin de justifier des coupes.

Les attaques ne s’arrêtent de loin pas là ! Nous votons en septembre contre les lois « corsets » qui ont comme objectif de « maitriser les charges et les engagements ». En réalité, il s’agit de contraindre comptablement l’État de ne pas tenir compte de l’augmentation des besoins (évolution démographique, hausse des besoins particuliers, évolution de la santé générale, …).

Cerise sur le gâteau, Nathalie Fontanet a concocté juste avant l’été un projet de loi visant à faire participer les communes à la péréquation fédérale ! Ainsi, les budgets communaux, déjà mis à mal par la baisse d’impôts, seront encore réduits. Évidemment, cela s’est fait sans concertation et sans tenir compte que, dans les échanges financiers avec la Confédération, le Canton reçoit aussi de l’argent, qui ne percole pas jusqu’aux communes.

Tous ces éléments relèvent d’un seul et unique objectif : celui d’assécher le financement des services publics, de manière à les obliger à mener des politiques d’austérité qui détérioreront inévitablement les prestations. Cela permettra de critiquer ces services (par opposition au « génial » secteur privé), de les soumettre à la concurrence, voire de les privatiser purement et simplement.

Aujourd’hui, les cliniques privées essaiment, demain ce seront peut-être les écoles et petit à petit une société à deux vitesses se crée. Les plus riches, qui auront continué à creuser l’écart des inégalités grâce à une redistribution toujours plus faible pourront se payer des services dont les autres ne pourront que rêver.

Pour éviter cela, nous devons nous mobiliser à chaque instant, dans l’immédiat face aux lois corsets (PL 12574 et 12575) en votation populaire, puis par la suite contre le PL 13663 lié à l’implication des communes dans la péréquation fédérale et contre chaque nouvelle attaque d’ici à 2028, où il faudra se mobiliser largement pour les élections !

Matthieu Jotterand
Député au Grand Conseil, Chef de groupe — Mécanicien de locomotive

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