L’ordre international construit après la Seconde Guerre mondiale vacille. La Charte de l’ONU est bafouée par des puissances comme la Russie. Le droit international est piétiné: génocide à Gaza, crimes de masse au Soudan et surtout absence de réaction politique des États. Les avis de la Cour internationale de justice sont ignorés, y compris par la Suisse, et les juges de la Cour pénale internationale sont intimidé-es par des États tel les USA, dans le pur style des boss mafieux.
Les organisations internationales onusiennes sont financièrement étranglées, voire purement entravées dans leur action, comme l’UNRWA. Les Objectifs du développement durable, pourtant essentiels pour garantir une vie digne partout, sont relégués: les USA les combattent, l’Argentine s’en retire. Le nombre de démocraties recule, les violations des droits humains progressent et les inégalités sociales s’aggravent, en Suisse aussi.
Le monde s’effondre avec le retour des nationalismes et de la loi du plus fort, sources de guerres et de génocides, comme nous l’a appris l’histoire. Alors que dialogue, promotion de la paix, coopération au développement et défense des droits humains devraient s’imposer comme seule voie réelle et concrète de sortie de crise, le réarmement domine – en Suisse également.
Le repli nationaliste, porté par l’UDC et soutenu par de nombreux PLR et élu-es du Centre, s’accompagne d’austérité pour financer l’armée: les politiques sociales, environnementales, la coopération internationale et le soutien au multilatéralisme en paient le prix.
Une note positive subsiste: la perspective d’une relation consolidée avec l’Union européenne et d’une stabilisation nécessaire avec notre principal partenaire économique. Mais entre la signature et une ratification populaire des Bilatérales III, le chemin reste long.
C’est dans ce contexte que j’assume la présidence de la Commission de politique extérieure du Conseil des États pour deux ans. J’aborde cette fonction avec l’espoir qu’une mobilisation citoyenne pour la paix, le droit international et la justice permette de freiner – en Suisse et ailleurs – la dérive actuelle.