Aller au contenu directement

Forces progressistes de Genève, unissons-nous !

Helena Verissimo de Freitas
Responsable de la Coordination des sections

Toutes les sociétés antérieures, nous l’avons vu, ont reposé sur l’antagonisme de classes oppressives et de classes opprimées. Mais pour opprimer une classe, il faut pouvoir lui garantir des conditions d’existence qui permettent, au moins, de vivre dans la servitude.

Manifeste du Parti communiste, K. Marx et F. Engels, Editions du Progrès, Moscou 1973

Au lendemain de la dernière séance plénière du Grand Conseil, cette citation est d’une actualité fulgurante. Le pauvre est maintenu dans sa pauvreté, le fragile dans sa fragilité. De toute façon, c’est bien la faute du pauvre de l’être, il n’a qu’à y rester, jusqu’à la fin de sa vie.

Le parlement a, en une seule session, refusé une rente-pont pour les personnes proches de l’âge de la retraite[1], refusé une allocation cantonale de rentrée scolaire[2] et accepté la chasse aux fraudeurs à l’aide sociale[3]. Voilà la tendance parlementaire dans laquelle la députation travaille

Le parlement refuse tout ce qui peut apporter une bouffée d’oxygène comme une rente-pont qui éviterait des fins de carrières désastreuses tant sur le plan de la santé et du moral que financier ou une allocation qui aurait soulagé le budget des familles, mis à mal par la crise sanitaire.

Le parlement accepte tout ce qui peut apporter des obstacles supplémentaires dans le parcours du combattant du pauvre. En votant le projet de loi 12635, le parlement entérine le fait que le pauvre est un fraudeur. L’argent public va donc servir à traquer les pauvres pour un retour sur investissement infime.

On le sait, la fraude aux prestations sociales est un phénomène de très faible importance contrairement au phénomène du non-recours aux prestations sociales.  Par méconnaissance d’un système complexe, par peur d’être stigmatisé et disqualifié socialement[4] comme il apparait dans le rapport sur le non-recours de Barbara Lucas.

Ce dernier phénomène a un coût social et sanitaire bien plus élevé pour la société que le coût de la fraude. La prise en charge se faisant trop tardivement, les situations sont trop dégradées et les personnes fragiles. C’est bien de ce côté-là qu’il faut se pencher et investir car oui, l’aide sociale doit maintenant être considérée comme un investissement. Ne doit-on pas se diriger vers une automaticité des prestations ?

Il est, dans tous les cas, temps de changer le regard vis-à-vis de l’aide sociale et de faire en sorte qu’elle soit un tremplin pour sortir de la pauvreté plutôt qu’un marteau qui enfonce encore plus des personnes en situation de précarité et de fragilité.

Forces progressistes de Genève, unissons-nous !

[1] https://ge.ch/grandconseil/data/texte/PL12567A.pdf

[2] https://ge.ch/grandconseil/data/texte/PL12760A.pdf

[3] https://ge.ch/grandconseil/data/texte/PL12635A.pdf

[4] https://www.hesge.ch/hets/recherche-developpement/projets-recherche/en-cours/non-recours-aux-prestations-sociales-geneve

A lire aussi

Par Thomas Wenger

Quatre croix pour la liste n°4, pas une de plus, pas une de moins!

Chères et chers camarades, Les résultats socialistes du premier tour des élections cantonales sont prometteurs pour notre parti.  Thierry Apothéloz se place deuxième dans la course au...

Par Université d’été

Résister et reconstruire

Une centaine de camarades se sont réunis ce samedi 20 août pour la 2ème Université d’été du PS genevois avec la présence aussi bien d’ancien-nes, actuel-les et futur-es élu-es aux...

Par Diego Esteban

Allez de l’avant grâce au recrutement!

Le chemin séparant une idée socialiste de sa concrétisation a toujours été long. La résistance au changement est déjà souvent forte sur le principe, et perdure ensuite malgré les...