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Résister et reconstruire

Université d’été

Une centaine de camarades se sont réunis ce samedi 20 août pour la 2ème Université d’été du PS genevois avec la présence aussi bien d’ancien-nes, actuel-les et futur-es élu-es aux échelons communaux, cantonaux et fédéraux, mais aussi de jeunes militant-es et des sympathisant-es intéressé-es à rejoindre le parti. Une diversité d’expériences et de vécus très riche appréciée de tou-tes.

Cette journée a été l’occasion de se retrouver avant une rentrée politique chargée et de nous remobiliser autour de trois invité-es syndicalistes et de nos valeurs fondamentales. Voici quelques éléments de leurs interventions :

Jean-Luc Ferrière, SIT, « Travail, inégalités et répartition après 30 ans de néolibéralisme »

Quand le revenu national est, chaque année un peu plus, capté par le capital au détriment du travail, que les inégalités socio-économiques atteignent en Suisse une ampleur similaire à celles de la Belle époque, que dans l’opulente Genève, près d’une personne sur cinq est à risque de pauvreté, il y a de quoi être en colère.

Quand, en parallèle, les taux d’imposition sur le bénéfice des entreprises baissent continuellement à Genève et en Suisse depuis les années nonante, que la même dynamique se poursuit pour les grandes fortunes et les très hauts revenus, il y a de quoi être en colère.

Quand 52% des travailleur-euses de notre canton ne sont pas couvert-es par des conventions collectives de travail, que l’inflation menace le quotidien du peuple de Genève et qu’à la moindre revendication salariale un représentant patronal demande aux syndicats de « baisser le ton », il y a vraiment de quoi être en colère.

Jean-Luc Ferrière, secrétaire syndical au SIT, à travers un exposé riche et passionné, a magistralement démont(r)é l’ordre idéologico-économique odieux construit depuis quatre décennies par la droite et le patronat. À nous maintenant de transformer cette colère en espoirs, puis, ces espoirs en victoires !

Pierre-Yves Maillard, USS, « Avenir des retraites »

L’Intervention de Pierre-Yves Maillard a démontré factuellement en quoi la hausse à 65 ans de la retraite des femmes était inacceptable. En aucun cas cette réforme n’est un pas vers l’égalité, bien au contraire. Aux prévisions volontairement catastrophistes de la droite, PYM oppose l’histoire et déconstruit point par point les propos fallacieux. Il est par exemple mensonger d’affirmer qu’il y a toujours moins de personnes actives pour financer les retraites. Le taux est stable. L’AVS va bien et a dégagé un excédent de 1.9 milliards de francs en 2020 et de 2.6 milliards de francs en 2021, permettant aux recettes de financer aujourd’hui les retraites. Le système est solide. Le vote du 25 septembre sera un vote de classe. Les inégalités se creusent toujours plus entre les plus riches et les plus précaires, sur lesquels la TVA pèse proportionnellement beaucoup plus. L’intervention de PYM nous a marqué par son emploi de mots simples et d’exemples concrets. Porté par sa force de conviction et de solides arguments, l’intervention de PYM nous a donné les cartouches politiques pour défendre l’intérêt des habitant-es sur le sujet des retraites.

Aucun argument, qu’il soit démographique ou économique, n’oblige à faire une réforme sur le dos des femmes et des classes moyennes. C’est un choix politique ! Or, la mise en garde fondamentale de PYM est de ne pas laisser la peur guider nos positionnements, ni escompter, lorsque les gens ont faim et mal qu’ils se tournent naturellement vers des choix progressistes. C’est à partir de notre optimisme, de notre capacité à amener des solutions concrètes aux questions financières qui touchent les gens et endommagent leurs vies, que nous sommes attendus, que nous serons jugés.

Beatriz Rosende, SSP, « Pénibilité au travail : l’exemple des métiers de la santé »

La santé est un marché qui peut rapporter gros, elle n’est pas un coût. Ce leitmotiv a été abondamment expliqué et illustré lors de cette présentation.

Il y a trois mois, le quotidien vaudois 24h expliquait « Pourquoi les seniors sont calmés à coup de pilules dans les EMS » : manque de personnel et de temps, donc baisse de la qualité des soins avec de gros risques pour la santé des seniors, voire pour leur vie. Scandale hélas oublié sitôt dénoncé.

Partant de cas concrets venus du terrain, la conférencière nous décrit les difficultés vécues par le personnel de soin des EMS, sachant que près de la moitié des 1500 institutions existant en Suisse sont privées et sans subventions publiques. On y compte 87% de femmes, souvent à temps partiel, avec des statuts très variés dans un même canton, voire dans le même établissement.

Parmi les problèmes soulevés : engagement de personnel moins formé pour économiser sur les salaires, durée variable du travail quotidien et horaires hebdomadaires connus tardivement et modifiables à court terme, maximum légal de 50h/semaine pas respecté… Des CCT insuffisantes instituent tristement la pauvreté de ces personnes, dont le premier vœu reste de disposer du temps nécessaire au bien-être des patient-e-s.

L’éclatement de l’affaire ORPEA en France a explicité ces dérives, qui concernent aussi notre pays.

Une note d’espoir pour conclure. Sous l’impulsion du PS local, le département français des Landes a interdit sur son territoire aux EHPAD (les EMS outre-Jura) d’être à but lucratif. Résultat : en l’absence d’actionnaires attendant leurs dividendes, les coûts ont nettement baissé !

Non seulement le capitalisme coûte cher, mais il est de plus très mauvais pour la santé.

« Résister et reconstruire » : le mot d’ordre de sa première campagne évoqué par Pierre-Yves Maillard a marqué les esprits et nous a rappelé que nous devons bien sûr thématiser les risques et les crises, sanitaires, climatiques, énergétiques, mais surtout y donner réponse par l’espoir, par le collectif, et non par la peur qui nous renferme dans nos individualités. Un mot d’ordre encore malheureusement bien actuel qui nous guidera pour les enjeux de votation et électoraux à venir. Il ressort de cette journée la nécessité impérative de continuer à nous battre pour la réduction des inégalités, une meilleure répartition des richesses, la défense d’un service public fort et doté des moyens adéquats et de nous rappeler quotidiennement notre responsabilité dans la mobilisation sociale de tous les jours en restant uni-es.

Christian Dandrès, Eloisa Gonzalez, François Mireval, Gaspard Piguet. Sylvain Thévoz
Membres du groupe d’organisation de l’université d’été

Thématiques associées: Emploi

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