Quand, dans quelques années, nous nous retournerons sur cette année 2020, nul doute que l’extraordinaire de la situation nous frappera. « Extraordinaire » au sens premier du terme, car tant de choses qui nous paraissaient acquises ont été remises en cause par le Covid 19, des moments entre ami-e-s aux escapades sur le Salève, en passant par les spectacles qu’ils soient culturels ou sportifs.
Cette période troublée et tragique nous a non seulement touché-e-s dans notre quotidien mais elle a aussi secoué les structures mêmes de notre société. Nous avons (re)découvert collectivement ce qu’étaient les services essentiels : la santé, l’alimentation, la sécurité, la voirie, le social, etc.
Les collectivités publiques ont dû s’adapter. La Confédération a mis en place des aides exceptionnelles, le Canton s’est mobilisé pour assurer l’essentiel et les communes ont fait ce qu’elles font de mieux, le travail de proximité.
Cela s’est traduit pas la mise en place de plans de solidarité afin de répondre aux besoins des plus vulnérables : courses, courrier, paiements, démarches administratives, etc. A Vernier, des employé-e-s de la commune (gardiens de piscines, aides en crèches, employé-e-s de la voiries, travailleurs sociaux et les travailleuses sociales) ont répondu présent pour soutenir 150 personnes.
L’engagement du personnel communal ne s’est pas arrêté là. Il a assuré l’accueil des enfants de celles et ceux qui étaient en première ligne. Quand, le 23 avril, le canton a communiqué les conditions de l’élargissement de l’accueil dès le 27 avril, ce même personnel s’est mobilisé afin de mettre en place toutes les mesures sanitaires pour accueillir au mieux 40 enfants dès le lundi et près de 100 sur une semaine, plus qu’un doublement de la capacité en 3 jours… Le 11 mai, ils/elles seront prêt-e-s pour accueillir 70% ou 80% des enfants.
Ces gens n’ont pas compté leurs heures comme dans tous les services essentiels, malgré la crainte du virus.
Ce qu’ils font est extraordinaire… à la hauteur de la situation. Ce que fait le personnel médical est exceptionnel. A ce titre, on a souvent entendu le terme de héros. Je refuse ce terme, non pas parce que nous ne leur devons pas énormément en ces temps difficiles, mais parce que le service public est ce qu’ils/elles font au quotidien, et cette crise rappelle avec force à quel point c’est essentiel et…extraordinaire. Alors je préfère dire que ce sont simplement des… fonctionnaires.