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L’heure des référendums

Matthieu Jotterand
Député — Mécanicien de locomotive

Les 11 et 12 mai derniers se tenait la première « vraie » session de la nouvelle législature du Grand Conseil, après la séance de prestation de serment du 28 avril. L’occasion d’abord de rendre hommage au Conseil d’État sortant et de remercier en particulier notre camarade Anne Emery-Torracinta qui achève son mandat.

Une fois cette première partie assez protocolaire passée, les « choses sérieuses » ont commencé. Et il n’aura pas fallu attendre longtemps pour se rendre compte de ce que la disparition de la gauche de la gauche signifie très concrètement, en tout cas tant que l’alliance électorale droitière de circonstance ne mette à jour de probables divisions.

J’ai passé mes premières années d’élu politique comme conseiller municipal à Lancy, avec une double majorité de gauche du délibératif et de l’exécutif : changement décoiffant garanti au Grand Conseil ! Cette première session a parfaitement souligné la difficulté immense que nous aurons à construire des majorités.

Nous avons obtenu une seule majorité, pour étudier en commission un projet de loi UDC, visant à diminuer le nombre de signatures pour faire aboutir des initiatives populaires ou des référendums.

Un objet ô combien de circonstance : déjà lors de la première session, la droite bourgeoise et l’extrême droite ont souhaité remettre fondamentalement et gravement en cause l’accord sur le PAV accepté en 2018 par 61% du peuple et fruit d’un consensus entre de nombreux partis, des associations de propriétaires et de locataires ainsi que les communes concernées.

Comment ? Tout simplement en offrant sur un plateau de nombreux terrains publics à d’avides promoteurs pour deux fois plus de PPE (au détriment de logements pour les classes populaires et moyenne) et en pleine propriété (aux frais du contribuable, qui verra les rentes des futurs logements pour l’État drastiquement diminuées).

Malgré le ralliement de LJS aux partis de gauche dans ce vote et le malaise perceptible de plusieurs élu-es du Centre et du MCG, le résultat fut sans appel. Une tentative d’amendement pour faire voter automatiquement le peuple (« seul celui-ci peut défaire ce qu’il a voté ») a été refusé également, dans une autre constellation de votes, soulignant ainsi l’inconstance des composantes se revendiquant de toute appellation hors « gauche » et « droite ».

Alors oui, cette législature sera une législature de combat. Nous, député-es, aurons pour tâche de présenter des objets reposant sur nos valeurs fondamentales afin d’amener les débats sur celles-ci, tout en ne renonçant pas à essayer d’élaborer des compromis pour sauver ce qui peut l’être. Et nous, militant-es, devrons aller dans la rue, collecter encore et encore des signatures pour soumettre au peuple les objets où la droite souhaite seulement servir les intérêts des milieux immobiliers et des plus riches : cela va commencer par le PAV !

Thématiques associées: Aménagement

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