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Le terrain est limité: la construction de logements doit répondre aux besoins de la population

Matthieu Jotterand
Député au Grand Conseil, Chef de groupe — Mécanicien de locomotive

La semaine passée, deux modifications de zone ont été votées par le Grand Conseil. Concrètement, cela signifie que ces deux périmètres passeront de la zone villas à une zone permettant de construire plus de logements.

Pour l’un des deux, Seymaz-Sud, situé à côté de la halte du Léman Express à Chêne-Bourg, la droite a imposé un déclassement exclusivement en zone ordinaire. Cela conduit au lancement d’un référendum!

Pour bien comprendre l’enjeu de celui-ci, il faut souligner les différences entre la zone de développement et la zone ordinaire. Dans la première, les avantages principaux résident dans le contrôle des loyers et dans la planification ainsi que le financement des équipements publics. De plus, la proportion de logements d’utilité publique est réglementée. En zone ordinaire, à l’inverse, les propriétaires sont libres de construire ce qu’ils et elles souhaitent. Sans contraintes, le choix se porte sur les logements qui rapportent le plus, c’est-à-dire des logements de luxe, largement inaccessibles à la grande majorité de la population.

La commune avait le souhait de créer une zone de développement, renié par la majorité de droite. À la place, cette dernière a proposé d’adjoindre une motion demandant l’élaboration d’un plan localisé de quartier (PLQ). Ce n’est qu’un leurre: une telle motion n’est opposable à la délivrance d’autorisations de construire que pendant quelques petites années, bien moins que ce qui est nécessaire à l’élaboration d’un PLQ.

Dans un canton où la pénurie de logement fait rage et où spéculateur-rices immobilier-ères siphonnent déjà outrageusement l’argent des locataires, leur offrir un tel cadeau est inacceptable. Le type de logements que l’on retrouve en zone de développement est déjà le fruit d’un compromis alors que les logements d’utilité publique sont toujours bien trop peu nombreux et que ceux à loyers libres deviennent de moins en moins accessibles à la classe moyenne.

L’acceptation à plus de 60% de l’initiative pour développer les coopératives aurait pu mettre la puce à l’oreille de la droite: des logements aux loyers exorbitants que pour les plus riches, la population genevoise dit stop. Pourtant, il faudra ici encore récolter des signatures et se mobiliser dans les urnes pour répéter une fois de plus le message à cette majorité de droite toujours plus déconnectée!

Thématiques associées: Aménagement , Logement

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