La crise du COVID, en mettant l’humanité en difficulté, a dévoilé bien des dimensions de notre société et de notre école.
La fermeture brutale des établissements scolaires en mars dernier a représenté un vide soudain pour les élèves. Il est alors apparu clairement, si on a l’avait oublié, que l’école n’est pas seulement le lieu des apprentissages, mais aussi celui de la socialisation avec les pairs et avec des adultes qui font parfois office de mentors dans la vie de nos enfants.
Les parents, contraints de prendre soudainement en charge une partie des tâches accomplies d’ordinaire par les enseignant-e-s, ont mesuré à quel point l’école et les enseignant-e-s sont précieux dans la vie de tout-e citoyen-ne et à quel point elle mériterait d’être davantage prise en considération.
On a salué l’effort des infirmières et du personnel soignant pour ensuite faire la sourde oreille à leurs revendications légitimes. De la même façon, notre école genevoise va être malmenée lors de la prochaine rentrée, et ce en raison du refus d’une majorité de député-e-s au Grand Conseil d’entrer en matière concernant le budget soumis par le Conseil d’État qui prévoyait plus de 400 postes supplémentaires pour le DIP.
Ces postes supplémentaires, loin d’être un luxe, auraient tout juste permis de faire face à l’augmentation naturelle de la population et du nombre d’élèves par classe ainsi qu’à certaines nouveautés en matière d’enseignement.
Sans ces postes supplémentaires, les effectifs par classe vont augmenter, les conditions d’apprentissage des élèves et le travail des enseignant-e-s vont inévitablement se péjorer. De plus, les progrès en matière de pédagogie et d’éducation attendront. Encore. Car à chaque rentrée, et ce depuis des décennies, le monde de l’éducation genevois voit le budget alloué à ses prestations diminuer comme peau de chagrin. On ne peut éternellement faire contre mauvaise fortune bon cœur. Surtout en période de pandémie.
En effet, nombre d’élèves ont vu leurs parents perdre leur emploi et se retrouver sans ressources. Dès lors, lorsqu’un enfant est confronté à des urgences vitales, comment pourrait-il trouver la force, la motivation et l’énergie de s’investir dans ses apprentissages ? Il aurait fallu au contraire des moyens supplémentaires pour faire face à une situation dramatique pour certaines familles.
Le jour viendra-t-il où nos responsables politiques admettront enfin qu’il ne faut en aucun cas faire des cadeaux fiscaux aux entreprises tout en berçant d’illusions la classe moyenne avec des baisse d’impôts qui ne la concernent que rarement ? Il nous faut aller chercher l’argent où il est, à savoir chez les plus riches. Peut-être pourrons-nous alors offrir à nos enfants, c’est-à-dire aux citoyen-ne-s de demain, l’école qu’ils méritent
En tant qu’enseignante et membre du PS qui défend ces valeurs de solidarité et de redistribution des richesses, j’espère voir venir ce jour le plus vite possible, sans quoi l’avenir de nos enfants et de notre société sera toujours plus incertain.
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