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Un budget indispensable en pleine tempête

Thomas Wenger
Député au Grand Conseil — Chargé de projets culture et durabilité

Le groupe socialiste au Grand Conseil, soutenu par une très large majorité de l’AG, a voté le budget 2021, indispensable pour répondre à la crise sanitaire, sociale, économique et culturelle.

Les discussions pour arriver à une majorité ont été ardues. Nous avons d’abord œuvré en vue d’une majorité gauche et MCG, qui aurait réuni 51 député-e-s (16 PS, 15 Ve, 9 EAG et 11 MCG). Or, le vote d’un budget déficitaire requiert 51 voix. Vous l’avez compris, si un-e seul-e député-e était absent-e (COVID) ou ne votait pas, c’était la mort du budget. En outre, il était peu probable de réunir cette majorité sachant que le MCG voulait l’annuité tout en coupant dans les postes, les Verts étaient partagés sur l’annuité et EAG refusait de voter un budget s’il ne comprenait pas l’annuité, tous les postes et des moyens supplémentaires, au risque de couler tout le budget.

Nous avons donc dû nous résoudre à négocier avec les autres partis gouvernementaux. En est ressorti ni compromis, ni consensus mais bien un accord ponctuel. Depuis le dépôt du budget par le Conseil d’Etat, le rapport de force dans les négociations s’est inversé en notre faveur grâce notamment aux mobilisations massives de la fonction publique. Sans elles, il aurait été impossible d’obtenir le retrait de la baisse des salaires des fonctionnaires (-1%), véritable « ligne rouge » socialiste, et les postes supplémentaires. Mais si la rue a sa force, elle a aussi ses limites. Les partis de droite (PLR et PDC) avaient aussi leur « ligne rouge », l’annuité.

Qu’avons-nous obtenu dans ce budget 2021 ?

  • 312 postes fixes nouveaux + 136 pérennisés (SPAD, SPC, DIP, OMP, etc.)
  • 210 postes d’auxiliaires COVID
  • 16,5 millions pour les HUG
  • 3,2 millions pour l’IMAD
  • 1,5 millions pour les EMS
  • 11 millions pour la culture
  • 20 millions pour les TPG
  • 14 millions pour les PME

Refuser ce budget, c’était mettre une croix sur tous ces acquis. C’est pourquoi, nous avons pris la décision d’accepter ce budget, imparfait mais indispensable pour donner les moyens à l’Etat et aux institutions subventionnées de répondre aux besoins de la population, notamment des plus précaires.

A l’avenir, nous devrons poursuivre le combat d’une fiscalité plus redistributive afin d’augmenter les recettes fiscales. Le PS, avec ses partenaires politiques, syndicaux et associatifs, devra continuer à se mobiliser dans ce sens. A court terme, face à cette situation critique, ce budget permettra a minima de renforcer les services publics et les prestations. Un tiens vaut mieux que deux tu ne l’auras pas…

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