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Une droite inique sacrifie les besoins de la population sur l’autel d’une posture électoraliste

Caroline Marti
Députée au Grand Conseil, cheffe de groupe — Secrétaire générale du Groupement des coopératives d'habitation genevoises

Quel triste spectacle joué par les partis de droite du Grand Conseil, MCG compris, lors de la plénière du budget en fin de semaine dernière !

Une majorité de droite obtuse a purement et simplement refusé l’entrée en matière sur le budget 2022 et ainsi choisi de sacrifier les besoins de la population pour des raisons strictement idéologiques, si ce n’est électoralistes. Fermée à toute discussion et à toute tentative de compromis, l’Entente a campé sur ses positions avec tant d’acharnement qu’il semble évident que son seul objectif politique était de mettre en échec le premier budget de la nouvelle majorité de gauche du Conseil d’État. Incapable de définir de manière claire les « mesures structurelles » d’économie qu’elle appelle de ses vœux, l’Entente s’est retranchée sur la grossière ligne politique tracée par l’initiative qu’elle vient de lancer : aucun nouveau poste en cas de budget déficitaire. Une position inacceptable pour la gauche et irresponsable pour la bonne marche de l’État.

Car refuser au Conseil d’État tout nouveau moyen pour répondre aux nouveaux besoins revient à annihiler la capacité d’action ou de réaction de l’État. En pleine urgence sociale, économique et climatique et alors que l’épidémie mondiale de COVID-19 repart de plus belle, cela revient à s’entraver les mains et les pieds avant de sauter dans le lac.

Si la palme de l’irresponsabilité revient incontestablement à l’Entente, celle de la bêtise, quant à elle, revient au MCG. Courtisé tant par la droite que par la gauche en raison de son absence totale de ligne politique, le MCG avait toutes les cartes en main pour être la pièce maîtresse et jouer un rôle central dans le jeu budgétaire. Mais, incapables de se mettre d’accord entre eux et de formuler des demandes et propositions claires, se marchant sur leurs lacets, s’adonnant à de petites manœuvres de dernière minute, ses député-es ont finalement décidé… de ne rien décider.

Au final, et c’est là que réside l’acte le plus navrant de cette mauvaise tragédie, c’est la population qui en payera le prix fort. On pense notamment aux enfants dont les conditions d’apprentissage seront détériorées faute de pouvoir compter sur une augmentation du personnel enseignant ne serait-ce que pour faire face à l’augmentation démographique, aux personnes précarisées par la crise (étudiant-es, familles précaires, bénéficiaires de l’aide sociale, petit-es indépendant-es, acteur-trices culturel-les…) qui devront s’armer de patience pour obtenir le soutien financier dont ils et elles ont pourtant urgemment besoin ou encore au personnel soignant, aujourd’hui exténué après bientôt deux ans de lutte contre une pandémie historique et qui aurait eu tant besoin de renfort.

Le groupe socialiste continuera son combat en commission des finances pour obtenir les crédits indispensables au maintien des prestations mais regrette amèrement que la majorité de droite n’ait pas pris ses responsabilités en plénière, reportant ainsi ces arbitrages dans l’arène confidentielle, peu transparente et peu démocratique de la commission des finances.

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