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Une gestion du Conseil d’État mise en question

Alberto Velasco
Député au Grand Conseil — Ingénieur

Les comptes 2019 affichent des charges à hauteur de 8,7 milliards et des revenus à hauteur de 8,9 milliards. Par rapport aux comptes 2018, nous avons une croissance des charges d’une année sur l’autre de 2.5%, avec une croissance des revenus inférieure à celles-ci. Bien que l’excédent des comptes 2019 soit satisfaisant, l’entrée en vigueur dès 2020, des réformes RFFA, contre-projet à l’IN 170 et CPEG acceptées par le peuple font que de tels excédents restent insuffisants pour répondre aux implications financières de ces réformes et nouvelles prestations à venir. Sans compter sur les conséquences, au niveau économique, de la crise sanitaire que nous vivons. Conséquences que payeront, comme toujours, les plus faibles ! Celles et ceux qui doivent subir le confinement dans un logement exigu avec leurs enfants, ces mêmes enfants qui dans un tel logement ont subi l’inégalité scolaire et celles et ceux qui vont perdre leur travail. Il s’agira donc pour les socialistes de veiller à ce que non pas l’équité fiscale, mais l’égalité dans l’effort soient assumées par ceux et celles qui sont les mieux lotis dans cette société.

Bien que les comptes aient été acceptés formellement il n’a pas été de même en ce qui concerne la gestion de l’état par le Conseil d’Etat, car sur les 15 politiques publiques soumises à leur approbation la majorité de celles-ci ont été refusées et par conséquent c’est bien l’expression du refus de la politique menée par le Conseil d’État. Notons que la raison qui a prévalu à ce refus n’est pas unilatérale. Pour la droite c’est fondamentalement l’évolution des charges correspondante un manque de volonté de la part du Conseil d’État de procéder à des réformes structurelles qui a motivé son refus d’approuver la gestion du Conseil d’État. Pour le Parti socialiste la restriction ou la non-affectation des postes au niveau des politiques publiques aussi fondamentales que la formation, la santé ou le social impacte la situation de stress de certains services et par la même occasion la gestion de l’État.

Par ailleurs, la situation qu’a connu notre canton lors de cette pandémie a révélé certaines carences en matière de prévisibilité, de la part du Conseil d’État concernant sa gestion. En effet, les longues files de personnes, par milliers, attendant de recevoir un cabas de 20 Fr de nourriture révèlent une pauvreté cachée. Le Conseil ignorait qu’il y avait dans ce canton des milliers de personnes sans papiers dans des conditions de fragilité sociale ? Si ce n’est pas le cas alors comment avoir permis qu’une telle situation persiste ? Comment ne pas avoir prévenu que dans le cas d’une grave crise celle-ci aurait une incidence sur une population précarisée socialement, se logeant en sous-location avec des logements exigus, sans contrat de travail et sans droit à la santé !

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