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Belle éclaircie sur le climat – Sale temps pour une fiscalité plus solidaire à Genève

Le triple oui aux objets fédéraux réjouit particulièrement les Socialistes genevois-es. L’acceptation de la loi climat est une excellente nouvelle, en particulier à Genève où elle est plébiscitée par plus de 74% des votant-es. Notre pays peut enfin faire un grand pas vers la réduction de ses émissions de CO2. A Genève, les résultats sont moins réjouissants. Les initiatives 1000 emploi et sur la contribution de solidarité sur les grandes fortunes ne passent pas la rampe, quand le hold up fiscal (Lefi) proposé par la droite est accepté de justesse, ce que les Socialistes déplorent. Une belle avancée tout de même à Genève : l’inscription du droit à l’alimentation dans la Constitution est plébiscitée par une grande majorité de la population genevoise (à près de 68%), de même que le PLQ Acacias 1 en Ville de Genève.
 
Un pas en avant pour sortir des énergies fossiles
L’objectif de la loi climat est ambitieux : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. L’objet était soutenu par une très large coalition de partis, associations et groupements de tous bords politiques. La campagne mensongère de l’UDC n’a pas déstabilisé l’électorat, en particulier les Genevois-es qui acceptent la loi climat à plus de 74%. Les Socialistes remercient chaleureusement les électeurs et électrices qui ont suivi son mot d’ordre en acceptant largement cette loi. La Suisse pourra prétendre à réduire ses émissions de CO2 grâce à un programme de plusieurs milliards de francs pour remplacer les chauffages à énergies fossiles. La loi climat permettra notamment d’aider les propriétaires à remplacer les chauffages polluants. Indirectement, les locataires seront également aidé-es, puisque les frais de chauffage connaîtront, à terme, une diminution. La loi climat permet non seulement d’atteindre des objectifs climatiques ambitieux, mais aussi de protéger la population des fluctuations des prix liées aux importations de pétrole et de gaz. Après le rejet décevant de la loi CO2 en 2021, les Socialistes se réjouissent que la Suisse puisse enfin se doter d’un programme de réduction des gaz à effets de serre.
 
Oui à la hausse d’impôts des multinationales
Grâce à l’acceptation de la mise en œuvre de la réforme OCDE, la fiscalité des grandes entreprises (+ de 750 mios de chiffre d’affaire) en Suisse va être bouleversée. Un taux unique de 15% appliqué par les pays de l’OCDE sera appliqué. Cela se traduira par une hausse d’impôts qui devrait rapporter entre 1 et 2 milliards de francs par an, selon le Département fédéral des finances. Les Socialistes veilleront très attentivement à la mise en œuvre de cette réforme, notamment pour que les cantons pratiquant la sous-enchère fiscale ne puissent pas utiliser cette réforme pour baisser davantage leur fiscalité.
 
Oui à la poursuite des bases légales en cas de pandémie
Les Socialistes se réjouissent que la loi Covid ait largement été acceptée par la population suisse. L’acceptation de la loi permettra de prolonger les bases légales permettant à notre pays de réagir en cas de pandémie.
 
Objets cantonaux
1000 emplois, ce n’est pas pour cette fois !
Les Socialistes regrettent que l’initiative 1000 emplois n’ait pas rencontré un accueil favorable parmi la population genevoise. L’initiative aurait encouragé la création d’emplois durant les périodes où le taux de chômage est élevé. Elle visait la création de 1000 emplois par an et encourageait la réduction de la durée du travail sans réduction de salaire de 41 à 32 heures hebdomadaire d’ici à 2030. Pour les Socialistes, il est primordial que l’État joue un rôle moteur dans la création d’emplois. L’initiative aura au moins eu le mérite de poser la question de la réduction du temps de travail et du rôle que peut jouer l’État quand l’économie subit des périodes sombres et que le chômage augmente. Ce refus ne décourage pas les Socialistes et leurs alliés de réfléchir à d’autres propositions ambitieuses pour réduire la durée du travail sans réduction de salaire.
 
Nouveau droit pour les pères ou nouveau piège pour les salarié-es ?
Malgré la déception que ses arguments contre un congé parental bancal et mal ficelé n’aient pas été entendus, les Socialistes ne peuvent que se réjouir que les pères genevois aient l’opportunité de s’investir davantage dans la sphère familiale. Toutefois, ils et elles regrettent que ce soit ce congé qui ait été proposé aux Genevois-es, tant l’initiative des Verts Libéraux est peu satisfaisante. Elle inscrit l’obligation de cotiser pour un congé parental dans la loi, sans aucune obligation pour les employeurs d’octroyer ce congé. En plus de cette incohérence, l’initiative ne prévoit aucune solution pour les travailleur-euses indépendant-es, contrairement à l’actuelle Lamat. En outre, cette initiative ouvre une brèche dangereuse en permettant la réduction du congé maternité de deux semaines au profit du congé paternité. Les Socialistes ont défendu au Parlement cantonal un projet de loi bien plus équitable, sérieux et ambitieux, qui aurait instauré un véritable congé parental de 36 semaines, pris pour moitié par chacun des parents. Maintenant que l’initiative des Verts Libéraux a été acceptée, les Socialistes seront particulièrement attentif-ves à son application, afin que les nombreuses incohérences de cette proposition soient rapidement corrigées, et que le congé parental ne se transforme pas en un piège pour les travailleurs et les travailleuses.
 
Un petit effort pour les super-riches : c’est non
L’initiative « Pour une contribution temporaire de solidarité sur les grandes fortunes » ne convainc pas suffisamment de Genevois-es pour être acceptée. Les Socialistes en prennent acte et relèvent que près de 45% des Genevois-es y étaient favorables, ce qui prouve que l’initiative a convaincu au-delà des électeur-rices de la gauche. C’est une part non négligeable de la population du canton qui réclame une fiscalité plus solidaire, et qu’il faut entendre. Les Socialistes tiennent à les remercier, ainsi que toutes les composantes de l’alternative, les syndicats et les militant-es qui ont fait campagne en faveur du oui. Une campagne aux allures de David contre Goliath, tant la droite et les milieux économiques, à coups de publicités onéreuses et d’arguments mensongers, ont bataillé contre cette initiative. Leur principal argument ? Les riches vont fuir, les riches sont déjà surtaxés, les riches contribuent déjà trop. Or l’application de l’initiative aurait été absolument indolore pour les personnes concernées (elle proposait une contribution temporaire de 2.5 pour mille sur la part de la fortune qui dépasse trois millions de francs). Un autre argument largement mis en avant pendant la campagne : Genève est déjà trop riche, elle n’a pas besoin de recettes supplémentaires. Vraiment ? Alors pourquoi refuser toute augmentation des prestations indispensables au bon fonctionnement des services de l’État ? Pourquoi proposer des budgets systématiquement déficitaires, empêchant tout nouveau poste d’être créé ? La tactique nauséabonde et malhonnête de la droite a porté ses fruits aujourd’hui, mais les Socialistes n’en resteront pas là et continueront de proposer une fiscalité plus redistributive et plus juste.
 
Oui à une meilleure protection dans l’espace numérique
Les Socialistes se réjouissent que la modification constitutionnelle pour une meilleure protection dans l’espace numérique ait été approuvée par la population genevoise. Cette modification permettra de protéger contre les abus concernant la vie numérique, et de garantir le droit à l’oubli et à une vie hors ligne et de garantir la protection contre le traitement abusif des données et le profilage.
 
Historique ! L’alimentation est un droit constitutionnel à Genève
Genève se dote aujourd’hui d’un article constitutionnel pour le droit à l’alimentation. C’est une belle victoire pour les associations, les partis et organisations qui ont soutenu cette modification, et pour l’ensemble de la population genevoise. La crise sanitaire a laissé des souvenirs indélébiles : les files d’attente de milliers de personnes privées de leurs revenus, venues demander de l’aide alimentaire. Dans l’urgence, les associations et l’État s’étaient mobilisés pour venir en aide à cette population invisibilisée.
Ces événements ont mis en lumière le fait que le droit à l’alimentation est un droit fondamental, et qu’il doit figurer dans notre Constitution. Cette base légale permettra de construire et de développer une politique publique de l’alimentation, qui répondra aux besoins et aux enjeux actuels. Les Socialistes sont à l’origine de cette proposition de modification légale indispensable, qui vient corriger une lacune de notre Constitution. Ils et elles se réjouissent qu’elle puisse se concrétiser.
 
Oui à la LEFI : encore un privilège pour les plus fortuné-es
Depuis près de trente ans, les biens immobiliers ne sont pas ou peu réévalués à Genève. Il est indispensable que ça change, d’abord pour se conformer au cadre fédéral, ensuite pour corriger une inégalité de traitement entre nouveaux et anciens propriétaires. Malheureusement, la loi qui vient d’être acceptée de peu par les Genevois-es (environ 52%) ne corrige pas les inégalités. Pire, elle instaure une baisse linéaire de l’impôt sur la fortune, qui fera perdre des millions de francs au canton et aux communes. Les Socialistes se désolent qu’un énième privilège fiscal soit octroyé à celles et ceux qui n’en ont pas besoin. Ils et elles se chargeront dans un premier temps d’étudier la légalité de la réforme et sa conformité au droit fédéral. Les Socialistes continueront ensuite de se mobiliser par voie référendaire contre toute nouvelle attaque sur la fiscalité. Ils et elles se battront, dans les parlements et dans la rue, pour que les écarts de richesse diminuent, et que la population ne fasse plus les frais des politiques qui ne favorisent que les plus fortuné-es.

Votation communale
OUI au PLQ Acacias 1

Les Socialistes genevois-es se réjouissent du OUI clair de la population de la Ville de Genève au PLQ Acacias 1. Outre son importance pour l’accès au logement, ce projet inclura des espaces ouverts et une grande place publique, un passage du taux de canopée de 2% à 21% ainsi qu’une remise à ciel ouvert de la Drize, une rivière aujourd’hui enterrée. C’est un projet fondamental pour la création de logements de qualité qui répondent aux besoins de la population. La prochaine étape pour le quartier du PAV est l’aboutissement des deux référendums lancés par la gauche et les associations de défense des locataires, afin que la proportion de logements reste favorable aux locataires et ne fasse pas le jeu de la spéculation immobilière.

Thomas Wenger

Président du PS genevois

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