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Budget 2020 : la droite élargie au MCG vote un budget du « faire plus avec (toujours) moins »

A l’issue de deux longs jours de débats, c’est un budget amputé de 412 postes et comprenant en outre 24 millions de coupes linéaires aveugles dans tous les départements qui a été voté par le PDC et le PLR rejoints par le MCG et l’UDC. La droite élargie au MCG a fait bloc et s’est entêtée dans une logique de petits comptables. Dénuée de vision politique d’avenir et résolue à ignorer l’intérêt général, elle a fait barrage à chacun des amendements visant à augmenter les moyens de l’Etat pour répondre à l’augmentation de la population et des besoins. Les Genevoises et les Genevois apprécieront.

Dans un précédent communiqué, nous dénoncions les promesses non-tenues de la majorité de droite qui, ce printemps encore, répétait à qui voulait l’entendre que l’acceptation de la RFFA n’entraînerait aucune coupe dans les prestations à la population. Nous mettions alors en garde sur les conséquences dramatiques qu’aurait l’absence de nouveaux postes dans des domaines aussi fondamentaux que l’éducation et la formation : déplacements d’élèves à travers le canton, classes surchargées, abandon de la mise en place de la 3e heure d’éducation physique, suppression de certaines options au collège, etc. Nous tirions également la sonnette d’alarme concernant des services comme le Service de protection de l’adulte (SPAd), le Service de protection des mineurs (SPMi), les Etablissements publics pour l’intégration (EPI), le Service des prestations complémentaires (SPC) ou encore les EMS, tous aujourd’hui en situation de sous-effectif chronique, avec comme conséquences directes un personnel en souffrance et des prestations au rabais.

Las, la majorité de droite élargie n’a rien voulu entendre. L’entêtement de l’alliance PLR-PDC-UDC, avec le soutien aussi solide qu’opportuniste du MCG, a mené, ce vendredi, à l’adoption d’un budget très nettement insuffisant et qui promet de péjorer gravement les services et prestations publics.

Les Socialistes dénoncent l’hypocrisie d’une droite qui prétend se dresser contre un Etat trop gourmand, alors même qu’elle porte une grande responsabilité dans l’accroissement des charges. Car outre les phénomènes démographiques que sont l’augmentation de la population et son vieillissement, ce sont bien les inégalités croissantes qui pèsent aujourd’hui de tout leur poids sur le budget de la collectivité. Dans son opposition systématique à un plus grand contrôle du marché du logement, du marché du travail et du système de santé, la droite participe directement à l’augmentation de la précarité et de la vulnérabilité d’une frange toujours plus large de la population. Assorties de plans d’austérité brutaux, les politiques néolibérales menées depuis des années à Berne comme à Genève participent à faire gonfler la facture de l’Etat qui doit pallier aux carences d’un marché incapable d’assurer une juste répartition des richesses. Les économies d’hier se paient cash aujourd’hui, et celles votées ce soir creuseront bientôt la tombe déjà ouverte des services publics.

Le groupe socialiste avait promis qu’il se battrait jusqu’au bout, il l’a fait : un à un, chacun des 15 amendements déposés (et refusés) en commission a été remis sur la table en plénière, avec l’espoir que certain-e-s député-e-s reviennent à la raison. Les Socialistes n’ont pas non plus cédé au chantage indigne de la droite élargie au MCG qui a tenté d’opposer, dans un jeu particulièrement cynique, les intérêts des employé-e-s de la fonction publique à ceux de la population. Si la défaite est amère ce soir, tant les temps à venir s’annoncent difficiles, une chose est sûre : le mantra de la droite, « faire plus avec (toujours) moins », est une impasse dont le coût humain et sociétal est énorme. Les député-e-s qui ont voté ce budget 2020 en portent la pleine responsabilité et devront en assumer toutes les conséquences.

Pour plus d’informations :

  • Caroline Marti, commissaire aux finances, rapporteuse de première minorité et vice-présidente du PS Genevois (079 796 36 23)
  • Thomas Wenger, commissaire aux finances et chef de groupe (079 476 69 45)
  • Alberto Velasco, commissaire aux finances (079 373 82 29)
Thématiques associées: Services publics et droits sociaux

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