En accord avec ce qui avait été conclu quelques semaines auparavant, le groupe socialiste au Grand Conseil a voté le projet de budget 2021 tel que sorti de la commission des finances. Un budget indispensable pour répondre à l’urgence de la crise sanitaire, économique et sociale qui nous frappe. Mais ce budget reste minimaliste face aux défis posés par la pandémie et ses conséquences.
Les Socialistes comprennent la frustration qu’a pu engendrer l’accord scellé par les partis gouvernementaux autour du projet de budget 2021 (comprenant notamment la suspension de l’annuité cette année-là) parmi les personnes, nombreuses au sein du personnel de la fonction publique et des entités subventionnées, qui s’étaient mobilisées dans le cadre de ces discussions. Ils et elles restent néanmoins convaincu-es qu’au vu des majorités politiques et de la situation de crise inédite que connaît Genève, le budget voté ce soir était la meilleure des issues possibles.
En effet, alors que nous traversons l’une des crises les plus aigües de l’Histoire contemporaine et que nous assistons aux prémices d’une paupérisation massive de la population, il était fondamental que l’Etat de Genève soit doté d’un budget qui lui permette d’assurer ses missions essentielles de service public. Dans le domaine du social, de la santé ou encore de l’enseignement, des équipes et services qui manquaient déjà cruellement de moyens avant la crise – en raison des politiques d’austérité imposées depuis des années par la droite – se trouvent aujourd’hui au bord de l’implosion et en incapacité de répondre à l’urgence sanitaire, économique et sociale engendrée par cette crise.
Compte tenu de l’obligation de réunir 51 voix pour adopter un budget déficitaire, la « marge de manœuvre » de la gauche, minoritaire au Grand Conseil, était d’emblée restreinte. Et si les mobilisations de la fonction publique ces derniers mois ont permis le retrait du projet de baisse linéaire des salaires (véritable « ligne rouge » pour les Socialistes) et d’assurer le maintien des postes, des prestations à la population et des financements supplémentaires au secteur subventionné, cela n’a malheureusement pas suffi à faire émerger une majorité favorable également à l’annuité.
C’est donc le cœur lourd que les député-es socialistes, après avoir tenté en vain de trouver une majorité budgétaire intégrant le versement de l’annuité, ont voté hier soir pour sa suspension en 2021, afin de sauver un budget qui prévoit notamment :
- 312 postes fixes nouveaux et 136 pérennisés (pour des renforts notamment au SPAd, au SPC et dans l’enseignement, en particulier à l’école primaire et dans l’enseignement spécialisé)
- 210 postes d’auxiliaires Covid (pour le traçage du virus et la délivrance des aides urgentes aux secteurs économiques dits « cas de rigueur »)
- 16,5 millions supplémentaires pour les HUG
- 3,2 millions supplémentaires pour l’IMAD
- 1,5 millions pour les EMS
- 11 millions pour la culture
- 20 millions pour les TPG (pour compenser la baisse des recettes subie)
- 14 millions pour les entreprises des secteurs sinistrés (« cas de rigueur »)
Ce budget, s’il est bien sûr en-deçà de ce qu’auraient souhaité les Socialistes, permet de maintenir et même renforcer l’Etat et les prestations. Nos services publics portent encore les stigmates des refus de postes imposés aveuglément par la majorité de droite en décembre 2019. La priorité absolue était donc ce soir de renforcer ces services, afin de garantir à la population les prestations dont elle a, aujourd’hui plus que jamais, urgemment besoin. Dans ce contexte, jouer la politique du pire et refuser un budget au motif que les Socialistes n’ont pas obtenu l’ensemble de ce qu’ils auraient voulu serait dévastateur pour les prestations à la population et la qualité de nos services public dont l’importance n’a jamais été aussi prégnante.
Dès demain, face à des besoins en constante augmentation, il est clair que nous devrons renforcer structurellement l’Etat. Le prochain combat doit donc être celui d’une fiscalité plus forte, plus juste et plus redistributive. Pour cela, le groupe socialiste a d’ores et déjà déposé plusieurs textes parlementaires qui visent à générer de nouvelles recettes fiscales en allant chercher l’argent là où il se trouve ; c’est-à-dire auprès des plus grosses fortunes du canton.
Toute crise est l’occasion d’imaginer, de proposer et de mettre en place des évolutions dans les politiques publiques visant à diminuer les inégalités pour que toutes et tous les Genevois-es puissent continuer à vivre ensemble.
Pour plus d’informations :
- Caroline Marti, députée socialiste et commissaire aux finances (079 796 36 23)
- Alberto Velasco, député socialiste et commissaire aux finances (079 373 82 29)
- Thomas Wenger, député socialiste et commissaire aux finances (079 476 69 45)
- Léna Strasser, députée socialiste et cheffe de groupe (076 615 75 49)
- Lydia Schneider Hausser, coprésidente du PS Genevois (079 382 82 89)
- Romain de Sainte Marie, député socialiste et coprésident du PS Genevois (079 395 23 85)