Face à l’accroissement des inégalités, l’augmentation des recettes est incontournable !
Le projet de Budget 2018 présenté par le Conseil d’Etat genevois présente un déficit de 261 millions de francs. Les coupes budgétaires des années passées et la volonté d’économies de la majorité de droite sont néfastes et ne permettent pas d’aboutir à l’équilibre budgétaire. Une augmentation des recettes est donc nécessaire. Les individus et les entreprises qui ont vu leurs fortunes et revenus s’accroître fortement durant les dernières décennies doivent être mis davantage à contribution. Le Parti socialiste étudiera avec attention le projet de budget 2018 avant de prendre position mais ne pourra accepter une nouvelle baisse des subsides d’assurance maladie.
Le Conseil d’Etat genevois, pourtant largement dominé par le PLR et le PDC, a présenté aujourd’hui un budget nettement déficitaire. Cela prouve que les exigences de la droite parlementaire en matière de baisse des dépenses afin de rétablir l’équilibre financier cantonal sont irréalistes. La hausse des dépenses budgétées pour 2018 est en effet directement liée à la hausse de la population et des besoins en prestations publiques. Ces besoins résultent de la dureté du marché du travail et de l’explosion des inégalités sociales, des frais de santé ou encore de logement. Le déficit budgété par le Conseil d’Etat est donc la conséquence de l’insuffisance structurelle des recettes de l’Etat. Genève doit demander un effort supplémentaire à ceux qui ont vu leurs fortunes et revenus s’accroître fortement durant les dernières décennies. Entre 2003 et 2013, le nombre de contribuables déclarant plus d’un million de francs de revenu brut a augmenté d’environ 50%, tout comme le nombre d’entreprises ayant accumulé un capital de plus de 10 millions de francs !
Pour la seconde fois de la législature, le Conseil d’Etat, sous l’impulsion du Conseiller d’Etat Mauro Poggia, attaque les subsides d’assurance maladie en supprimant le subside de 30 francs par mois pour les adultes. Le Parti socialiste ne pourra pas accepter une telle mesure alors que les primes d’assurance maladie représentent une charge insupportable pour une part croissante des ménages.
Les mesures d’économies et de coupes prises depuis 2015 diminuent les dépenses budgétées pour 2018 d’un demi-milliard de francs et produisent des conséquences délétères. Les entités subventionnées et les Départements ne pouvant pas faire toujours plus pour répondre aux besoins avec moins de moyens, ce sont les conditions de travail des salarié-e-s et la qualité des prestations qui sont mises en cause. Le Parti socialiste étudiera donc le projet de budget 2018 dans le détail afin d’analyser si les besoins avérés ont été pris en compte. Il salue l’engagement du Conseil d’Etat à renforcer les moyens de l’administration fiscale pour lutter contre la sous-déclaration et la fraude fiscale comme le demandait la motion 2317 déposée par l’Alternative et votée par le Grand Conseil en avril 2016. Il appelle la droite à accepter des mesures pragmatiques pour augmenter les recettes fiscales. Le Parti socialiste est prêt à travailler au sein de la commission des finances pour doter Genève d’un budget en 2018 mais craint que la majorité de droite refuse d’entendre sa propre majorité au Conseil d’Etat et poursuive sa politique de coupes budgétaires néfastes pour l’avenir de Genève et de sa population.
Pour plus d’informations :
- Carole-Anne Kast, présidente (079 310 48 90)
- Romain de Sainte Marie, chef de groupe (079 395 23 85)
- Lydia Schneider Hausser, (079 382 82 89), Roger Deneys (079 418 68 64) et Alberto Velasco (079 373 82 29), député-e-s socialistes à la commission des finances