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Comptes 2022 : bienvenue en absurdie !

En 2022, faute de budget voté par le Grand Conseil, l’Etat de Genève a dû fonctionner selon le régime dit des douzièmes provisoires. Mais alors que la majorité de droite avait refusé d’entrer en matière sur le projet de budget du Conseil d’Etat au motif d’un déficit « insupportable » (273,8 millions), voilà que l’exercice comptable se clôt sur un excédent record de… 1,3 milliard de francs avant amortissements extraordinaires. En pleine crise sociale et climatique, ce milliard aurait pu – aurait dû – servir à financer des prestations à la population et des investissements massifs en faveur de la transition écologique, au bénéfice de l’ensemble de la collectivité. Au lieu de cela, des services de l’administration frôlent l’implosion et l’Etat s’est trouvé contraint de fonctionner en sous-régime. Absurde et irresponsable.

Revenus extraordinaires de l’Etat : 500 millions en 2020, 1,5 milliard en 2021… 2 milliards en 2022 !

Depuis plusieurs années, les recettes fiscales de l’Etat sont chroniquement sous-évaluées. Ces prévisions fiscales erronées biaisent les débats budgétaires et péjorent gravement le service public. D’une part, les postes nécessaires pour répondre aux besoins de la population sont systématiquement rediscutés (quand ils ne sont pas sèchement refusés), d’autre part, les mécanismes salariaux de la fonction publique sont remis en cause chaque année, la droite s’en servant comme variable d’ajustement. 

Une sous-évaluation systématique de l’ordre de 15 à 20% interroge. Sauf à mettre en cause le professionnalisme et les compétences des services en charge, il est difficile de ne pas y voir une tactique politique du PLR – et plus largement des partis bourgeois. Or ce que d’aucuns pourraient considérer comme une stratégie « de bonne guerre » en temps ordinaire devient une posture d’une grave irresponsabilité en période de crise sociale et d’urgence climatique absolue.

Bonne santé financière des entreprises… au détriment de qui ?

Si nous pouvons nous réjouir de la bonne santé financière de certaines entreprises, ces importants revenus fiscaux pointent néanmoins notre responsabilité dans des domaines « sensibles ». La part bientôt majoritaire du secteur du négoce dans les revenus issus de l’imposition des personnes morales, met en effet en lumière un aspect peu flatteur de notre économie ; lorsque les prix des matières premières s’envolent sur les marchés et que des populations entières le paient « cash » en misère et en famines, la Suisse, elle, et Genève en particulier, s’enrichit.

Au sein même de notre République, le malaise est palpable. Car ici aussi ce sont les plus précaires qui subissent de plein fouet l’augmentation des prix. Le budget des ménages modestes est plombé par l’inflation, l’explosion des coûts de l’énergie et l’ascension effrénée des loyers et des primes maladie. Pendant ce temps, les partis de droite persistent à intimer à l’Etat de réduire ses dépenses, en conséquence de quoi celui-ci engrange des bénéfices records… On marche sur la tête !

Pour des services renforcés à la population !

La présentation des comptes 2022 démontre, une fois encore, que l’Etat a les moyens de mettre en place des politiques publiques ambitieuses, qui permettent de répondre à l’accroissement des besoins et à l’urgence sociale et climatique, loin des calculs à la petite semaine des partis de droite. Les Vert-e-s et les Socialistes dénoncent fermement l’hypocrisie et la pingrerie de la majorité parlementaire, dont le jeu sordide ne trompe désormais plus personne. Gageons que la population saura en tirer les conséquences qui s’imposent dans les urnes ce dimanche !

Pour plus d’informations :

  • Caroline Marti, cheffe de groupe du Parti socialiste genevois et commissaire aux finances
  • Marjorie de Chastonay, cheffe de groupe des Vert-e-s genevois-es et commissaire aux finances
  • Thomas Wenger, président du Parti Socialiste genevois
  • Delphine Klopfenstein Broggini, présidente des Vert-e-s genevois-es
  • Alberto Velasco, député du Parti socialiste genevois et commissaire aux finances
  • Pierre Eckert, député des Vert-e-s genevois-es et commission de contrôle de gestion

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