Alors que la précarité menace une part toujours plus grande de la population, le Canton, lui, affiche – une fois encore – une santé financière insolente, avec un nouvel excédent record de près de 1,4 milliard avant amortissement aux comptes 2023 ! Pour le PS, il est urgent de rediriger cet argent vers la population et en priorité vers celles et ceux qui en ont le plus besoin, via un renforcement des prestations et du service public. Les grands projets indispensables à la transition écologique doivent également bénéficier dès aujourd’hui d’investissements massifs. Les besoins sont immenses, mais l’argent est là ; la majorité politique doit prendre ses responsabilités et se montrer à la hauteur des enjeux.
Les exercices comptables se suivent et se ressemblent : comme à l’accoutumée, et malgré l’annonce récente de l’introduction d’un correctif dans les méthodes de calcul utilisées pour estimer les recettes fiscales de l’État, ces dernières ont, une nouvelle fois, été clairement sous-évaluées. Avec des recettes fiscales en hausse de près de 1,8 milliard, les chiffres présentés ce matin par le Conseil d’État font à nouveau mentir les prévisions et attestent d’une santé financière excellente.
Pourtant, il y a trois mois à peine, la majorité de droite au Grand Conseil taillait à la hache dans le projet de budget 2024 en coupant des dizaines de millions, notamment à l’Hospice général, et en supprimant plus de 150 postes dans des domaines clés (formation, social, santé, mobilité). La fonction publique faisait aussi les frais de cette politique néolibérale complètement déconnectée des besoins, la pleine indexation des salaires tout comme l’adaptation au renchérissement des rentes des pensionné-es de la CPEG ayant été balayées par l’alliance de droite élargie – une perte sèche de pouvoir d’achat pour les personnes concernées.
Pour le PS, le constat renouvelé aujourd’hui ne souffre aucune contestation possible : le Canton a les moyens d’aider et de soutenir bien davantage qu’il ne le fait actuellement la population genevoise, en particulier les classes populaires et moyenne qui font face à une érosion continue de leur pouvoir d’achat sous le coup de l’inflation et de l’explosion des loyers et des primes d’assurance-maladie.
L’austérité budgétaire imposée à marche forcée par les partis bourgeois est non seulement un non-sens financier mais aussi gravement irresponsable dans un contexte de précarisation et de dérèglement climatique avancé. Alors qu’il est urgent de renforcer les prestations à destination de la population et d’investir massivement pour la transition écologique, la droite majoritaire multiplie les cadeaux fiscaux ! Le Conseil d’État propose même d’aller plus loin encore que ce que prévoit le projet de baisses fiscales (PL 13402) déposé par les partis de droite au Grand Conseil, portant le manque à gagner pour le Canton à 326 millions et celui pour les communes à 108 millions (contre 283 et 93 millions, respectivement, dans le projet initial) !
Que l’on ne s’y trompe pas : ces baisses bénéficieront avant tout aux plus riches contribuables de notre canton – celles et ceux-là même qui en ont le moins besoin. La « classe moyenne » qu’entend soutenir le Conseil d’État à travers la nouvelle baisse proposée concerne en effet des ménages dont les revenus imposables vont jusqu’à 400’000 francs par an… En ce qui concerne les classes populaires et la classe moyenne inférieure, ce qu’elles obtiendront en modestes baisses d’impôts, elles le paieront au centuple par l’affaiblissement général de l’État, la dégradation du service public et la baisse des prestations.
Quant à agiter l’étendard de la redistribution et de la solidarité au moment d’annoncer la proposition de gratuité des TPG pour les jeunes jusqu’à 25 ans – tout en la conditionnant à la possibilité d’augmenter librement les tarifs des autres usager-es – c’est un peu facile. Les Socialistes soutiennent naturellement la gratuité des transports publics (et pour tout le monde, pas uniquement pour les jeunes), mais la manœuvre politique derrière cette proposition opportuniste, visant in fine à s’assurer de la sortie des tarifs de la loi, est détestable…
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A l’occasion des dernières votations, le peuple genevois a réaffirmé, de manière très claire, son attachement à un service public fort et à des prestations de qualité. En phase avec ces revendications et ancré-es dans la réalité sociale des Genevoises et des Genevois, les Socialistes se battront pour que les recettes de l’État aillent en priorité à celles et ceux qui en ont besoin. Ils et elles ne laisseront pas la double majorité de droite parlementaire et gouvernementale dilapider les ressources de la collectivité dans une énième baisse d’impôts à destination des plus riches.
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