Aller au contenu directement

Coronavirus – Maintenir l’activité économique : à quel prix ?

Face à la crise sanitaire sans précédent dans laquelle la Suisse – comme tant d’autres pays – est plongée jusqu’à une date encore inconnue, le PS genevois déplore des décisions tardives et insuffisantes pour assurer la protection de la population et en particulier des travailleuses et travailleurs. Nos autorités fédérales hésitent, tâtonnent et finissent par contredire certaines décisions pourtant essentielles prises par les Cantons (fermeture des chantiers, suspension des recherches d’emploi pour les personnes au chômage), avec pour conséquence que des milliers de travailleurs et travailleuses continuent d’être exposé-e-s, ainsi que leurs proches, au virus et à sa propagation. Pour le PS genevois, la priorité doit être la protection de la population face à l’urgence sanitaire plutôt que la préservation des performances économiques à tout prix.

Les points presse et ordonnances du Conseil fédéral se suivent et se ressemblent : malgré l’évolution rapide et inquiétante de la situation sanitaire, la priorité absolue de nos élu-e-s reste, semble-t-il, de contenir le ralentissement économique. Au niveau cantonal, on apprenait vendredi dernier le versement d’une aide aux restaurateurs genevois pour stimuler leurs ventes par livraison à domicile. Au risque de mettre en danger la santé de travailleurs et travailleuses sans que cela ne soit pourtant justifié par une quelconque nécessité pour la population.

A ce titre, la crise sanitaire actuelle agit comme un révélateur de la précarité que vivent au quotidien les livreuses et livreurs. En raison d’abord du non-respect par de nombreuses plateformes des conditions salariales prévues par la CCT de la branche – quand leur statut de salarié-e-s n’est pas purement et simplement nié – auquel s’ajoute aujourd’hui une exposition accrue au virus et des moyens insuffisants pour s’en protéger. Cette situation exceptionnelle doit nous alerter sur leur sort et nous devons en tirer les enseignements pour la suite.

S’il est essentiel de maintenir certains secteurs en activité durant cette période critique (alimentaire, médical, aide à la personne, sécurité, voirie, nettoyage, etc.), ainsi que de s’assurer que les petits commerces survivent à cette crise, les Socialistes refusent en revanche que cela ne soit pas accompagné de mesures contraignantes pour protéger des salarié-e-s dont les conditions de travail sont souvent déjà précaires. De même, il n’est pas admissible que se poursuivent des activités économiques non essentielles impliquant l’obligation pour des employé-e-s de se rendre chaque jour sur leur lieu de travail (dans certaines branches de la construction ou de l’industrie par exemple), là encore sans que des garanties suffisantes ne puissent être données quant à leur sécurité et celle de leurs proches.

Le PS genevois dénonce la réponse démissionnaire du Conseil fédéral consistant à remettre ce dernier aspect en mains des seuls employeurs. Les revendications des salarié-e-s et de leurs représentant-e-s syndicaux doivent être entendues : toute activité économique qui n’est pas indispensable aux besoins essentiels de la population et qui exige la présence physique d’employé-e-s doit être immédiatement interrompue. Ceux et celles-ci doivent être pleinement indemnisé-e-s et, étant par ailleurs pour la plupart locataires, des garanties doivent être données pour qu’en cas de difficultés à s’acquitter de leur loyer cela n’entraîne pas de sanctions de la part des bailleurs. A cet égard, les indépendant-e-s empêché-e-s de poursuivre leur activité temporairement ou durablement, ainsi que les chômeurs et chômeuses dont les droits continuent inexorablement de s’épuiser ne doivent pas non plus être oublié-e-s.

Dans cet objectif, le PS genevois s’est joint à l’appel national pour un arrêt immédiat de toute l’activité économique non essentielle.

Au-delà des réponses immédiates qui doivent être apportées pour répondre à l’urgence sanitaire, la crise que nous traversons aujourd’hui doit nous amener à repenser les bases, ô combien fragiles, du modèle sociétal que nous avons bâti. Elle doit être l’occasion de réaffirmer l’absolue nécessité de la solidarité comme pilier et fondement de notre système social et économique. Elle doit, enfin, nous obliger à revoir nos priorités politiques et à remettre l’économie à sa place, c’est-à-dire au service de la population et de l’intérêt général, et non de la seule minorité détentrice du capital.

Le Parti socialiste tient finalement à remercier chaleureusement l’ensemble du personnel soignant ainsi que les vendeurs et vendeuses, les personnes en charge de l’approvisionnement de denrées alimentaires et produits sanitaires, les services de sécurité, la protection civile et tant d’autres qui font un travail remarquable, dans des conditions souvent difficiles, et dont les tâches sont essentielles à la santé et la sécurité de la population.

Pour plus d’informations :

  • Helena de Freitas, députée (079 686 79 37)
  • Romain de Sainte Marie, député et commissaire à l’économie (079 395 23 85)
  • Léna Strasser, députée et cheffe de groupe (076 615 75 49)
  • Caroline Marti, députée et vice-Présidente du PS genevois (079 796 36 23)
Thématiques associées: Économie , Social

A lire aussi