La Suisse est l’un des pays les plus riches du monde, pourtant les fins de mois deviennent de plus en plus difficiles pour un grand nombre d’habitant-es de notre pays. L’augmentation du coût de la vie frappe tous les ménages. En 20 ans, la prime-maladie moyenne à Genève est passée de 277 à 418 frs, soit une augmentation de plus de 50%! Les loyers quant à eux, ont augmenté de 22%. Sans parler des prix à la consommation ou des charges de chauffage. Et les salaires, et les rentes? Ils stagnent, voire ils diminuent dans certains secteurs. Conséquence: le pouvoir d’achat ne cesse de régresser. La volonté politique doit changer! Au lieu de favoriser les multinationales, les banques, le secteur immobilier ou les assurances, les parlementaires fédéraux doivent prendre leurs responsabilités et redonner aux ménages suisses la possibilité de vivre dignement. C’est ce que nos candidat-es comptent faire s’ils et elles sont élu-es le 22 octobre prochain. Ils et elles présentaient ce matin leurs propositions pour inverser la tendance et redonner du pouvoir d’achat à la population suisse.
Pour une assurance-maladie réellement sociale: revoir le mode de perception
Familles, célibataires, jeunes ou plus âgé-es, personne n’est épargné par la hausse continuelle des primes-maladie. Chaque année, les assureurs mettent aux poursuites 1 personne sur 20. Conclusion: un système d’assurance qui se veut «social» génère de la précarité.
Le modèle de la « prime par tête », fondamentalement antisocial, a vécu et est arrivé à ses limites. Il est nécessaire de passer à un modèle progressif selon le revenu qui pourrait prendre la forme d’une cotisation salariale. En 2022, les assuré-es ont payé CHF 33 milliards de primes, plus encore 5,1 milliards en franchise et quote-part. Une telle charge doit impérativement être mieux répartie pour assurer la fonction sociale que revêt par principe le concept d’une assurance. Pour Florian Schweri, «instaurer un nouveau système de financement qui tienne réellement compte de la capacité financière de chaque assuré-e, sans péjorer les prestations n’a rien d’impossible: une cotisation salariale identique à celle de l’AVS permettrait de financer 36 milliards, soit plus que les primes actuelles.
Une aide au développement économique solidaire pour les PME et les indépendant-es
En Suisse, 305’000 personnes appartiennent à un ménage de working poor: c’est inacceptable. Il est temps que le travail soit valorisé et que les revenus soient indexés à l’inflation. Cependant, il est aussi important d’entendre les inquiétudes des entrepreneuses et entrepreneurs qui subissent de plein fouet les crises qui se succèdent (Covid, explosion des coûts de l’énergie et des matières premières, changement des habitudes de consommation, difficulté à rester attractif sur le marché européen, etc.). Pour renforcer le pouvoir d’achat, Estelle Revaz propose que l’État offre une aide au développement économique aux PME solidaires qui indexeraient intégralement les salaires au coût de la vie et qui s’engageraient à ne pas licencier pendant la durée de l’aide perçue : «cette aide, correspondant au montant de l’indexation, pourrait se traduire par un crédit d’impôt ou une subvention sur 1 année, et pourrait être reconduite sur 2 ans en cas d’investissement dans un projet d’innovation, ou sur 3 ans en cas de difficultés à rembourser le crédit Covid-19. Pour les indépendant-es, une aide à l’investissement devrait être prévue.»
La situation des seniors mérite une attention particulière
Avec l’évolution de l’espérance de vie et l’augmentation de la proportion de personnes retraitées dans notre société, le pouvoir d’achat devient une question cruciale aussi pour elles. Nous nous engageons activement pour que les rentes effectives permettent d’assurer une retraite digne pour toutes et tous! Mais au-delà de cette dimension sociale nous avons intérêt à ce que les personnes concernées puissent pleinement participer à la vie collective avec une autonomie financière suffisante, et donc un pouvoir d’achat adéquat. De plus, l’écart moyen entre les rentes des hommes et celles des femmes dépasse 60%, et la flexibilisation croissante du marché du travail risque de générer une augmentation forte du nombre de personnes ayant des rentes faibles. Le PS se bat pour une treizième rente AVS et contre les réformes du deuxième pilier qui appauvriront les retraité-es. Pour Sami Kanaan, il faut aller plus loin: exiger que l’indexation annuelle des rentes et des prestations complémentaires au coût de la vie soit systématique et inscrite dans la loi, afin qu’elle ne dépende plus de l’humeur des parlementaires, comme ce fut tristement le cas en 2023 (refus d’une augmentation de 14 frs par mois!).
Pour les familles: des camps de vacances accessibles à toutes et tous
La période estivale met souvent en lumière les inégalités entre les plus aisé-es et les plus précaires. Quand certain-es ont les moyens d’engager des nounous pour garder leurs enfants (et au passage, déduire de leurs impôts des frais de garde à hauteur de 25’000 frs), d’autres galèrent pour trouver des solutions de garde. Les solutions proposées par les cantons et les communes sont prises d’assaut par les familles, et rapidement épuisées. Ne restent que des options plus coûteuses, qui ne sont pas accessibles à toute la population. L’art. 116 de la Constitution prévoit pourtant que la Confédération doit prendre en considération les besoins de la famille (et non pas seulement des personnes aisées). Afin d’être équitable et de soutenir également la population ne pouvant s’offrir des frais de garde coûteux et notamment pendant les vacances scolaires, Priscille Dia-Laplace propose que la Confédération accorde un financement pour favoriser la création de camps pour les enfants en âge de scolarité. «Ce soutien devrait bien entendu venir en complément des politiques communales et cantonales et ne pas se substituer à elles, pour étendre l’offre et la rendre plus accessible.»