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Indemnisation des travailleurs et travailleuses en situation de précarité : 15 millions (enfin) débloqués

A une courte majorité, les député-e-s du Grand Conseil ont finalement voté le projet de loi de 15 millions du Département de la cohésion sociale qui doit permettre d’indemniser les personnes qui ont été privées de revenu en raison de la crise du Covid-19 sans pour autant pouvoir prétendre à aucune aide de l’Etat. Le Parti socialiste genevois, bien que regrettant certaines dispositions qu’il juge encore trop restrictives, salue un vote nécessaire et attendu.

Avec la mise à l’arrêt soudaine de l’économie au mois de mars, et malgré les mesures prises pour indemniser les travailleurs et travailleuses impacté-e-s, de nombreuses personnes se sont retrouvées du jour au lendemain sans aucune source de revenus ni soutien financier, pour la simple raison qu’elles ne remplissent pas les conditions d’octroi des aides étatiques. Les motifs en sont nombreux et variés : certaines personnes n’ont pas cotisé suffisamment longtemps à l’assurance-chômage, d’autres exerçaient une activité à un taux inférieur à 20% ou seulement de manière intermittente (étudiant-e-s, employé-e-s du secteur culturel, etc.), d’autres encore, bien que cotisant, ne peuvent faire valoir leurs droits faute d’un titre de séjour valable.

Pour toutes ces personnes, exposées aujourd’hui à la grande précarité, il est devenu absolument urgent de resserrer les mailles du dispositif d’aide existant. Alors qu’ils et elles sont des travailleurs et travailleuses du canton et à ce titre participent directement à sa prospérité, l’indifférence des autorités à l’égard de leur situation particulièrement critique, aujourd’hui encore plus qu’hier, témoigne d’une ingratitude inacceptable.

Alors que la majorité de droite s’était opposée à un traitement urgent en plénière début juin, le projet de loi du Conseil d’Etat visant à soutenir les personnes échappant aux dispositifs d’indemnisation a enfin été voté ce soir par une courte majorité des député-e-s. Fruit d’un travail mené et soutenu par une large coalition d’acteurs rassemblés au sein de la plateforme pour une sortie de crise sans exclusion, le projet de loi élaboré par le Département de la cohésion sociale et amendé par les commissaires aux affaires sociales prévoit la possibilité, pour toute personne résidant et travaillant à Genève, avec ou sans statut légal, et exclue des aides existantes, de demander une indemnisation fixée à 80% de la perte de revenu et plafonnée à 4’000 francs par mois indemnisé.

Les Socialistes regrettent certaines dispositions encore trop restrictives du projet de loi voté (critère de domiciliation, plafonnement de l’indemnisation à 80 et non 100% du revenu même pour les très bas salaires, indemnisation prévue sur 2 mois seulement et non 3, exclusion des personnes en RHT dont le 80% du salaire ne suffit pas pour payer les charges et des personnes domiciliées à Genève depuis moins d’une année). Néanmoins, convaincu-e-s que le principe de solidarité doit, plus que jamais, servir de boussole politique, ils et elles saluent ce vote qui se faisait attendre et qui doit enfin permettre de venir en aide à des travailleurs et travailleuses qui se sont trouvé-e-s injustement déconsidéré-e-s au moment d’une situation de crise inédite.

Lien le rapport de la commission des affaires sociales

Pour plus d’informations :

  • Helena De Freitas, députée et rapporteure de majorité (079 686 79 37)
  • Léna Strasser, députée et cheffe de groupe (076 615 75 49)
  • Caroline Marti, députée et vice-présidente du PS Genevois (079 796 36 23)
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