Le Parti socialiste s’inquiète des menaces sur la liberté associative et syndicale à l’Université. Dernièrement, le Rectorat a menacé de prendre des mesures jusqu’à dissoudre la Conférence Universitaire des Associations d’étudiant.e.x.s (CUAE) suite à la publication de son traditionnel agenda en mettant en cause ses choix éditoriaux. Tout en reconnaissant certaines mentions controversées dans l’agenda, le PS dénonce fermement ces menaces, fort heureusement retirées depuis. Ce jour, c’est le Grand Conseil qui traitera d’un projet de loi de l’UDC qui vise à interdire toute manifestation politique à l’intérieur et aux abords de l’Université, projet de loi fortement combattu par les Socialistes. Le PS rappelle que la liberté associative et syndicale doit être garantie sur le campus universitaire.
Le PS tient à rappeler que la CUAE joue un rôle essentiel dans la défense des droits des étudiant-es et doit pouvoir poursuivre son action sans entrave. C’est elle qui se bat en milieu universitaire au quotidien pour la reconnaissance des droits de toutes les personnes étudiant à l’Université, et notamment les plus précaires d’entre elles. Ce sont les luttes de la CUAE qui ont permis par exemple d’obtenir les repas de midi à 5 CHF, favorisé l’accessibilité des logements universitaires ou encore fait émerger des permanences juridiques. Ce sont là des combats essentiels, garants d’une vie universitaire décente.
Bien que le Parti socialiste salue le récent retrait des menaces de dissolution, il souligne que la liberté associative et syndicale est toujours menacée à l’UNIGE. En effet, l’UDC a déposé un projet de loi visant à interdire toute manifestation politique à l’intérieur et aux abords de l’Université. Ce PL liberticide fait suite à une motion similaire qui avait été déposée en mai dernier par le PLR. Un autre projet de loi, toujours UDC, qui vise la suppression des ressources financières de la CUAE par un article qui stipule que les taxes universitaires sont destinées à l’encadrement académique des étudiants-es, à l’exclusion de toute autre affectation, notamment pour des activités associatives ou syndicales, doit être voté prochainement au Grand Conseil. Le PS s’oppose fortement à ces projets qui représentent des attaques inadmissibles qui font planer une grave restriction de la liberté d’expression au sein de l’alma mater.
Le Parti socialiste genevois rappelle également son soutien aux actions citoyennes, de mobilisations et manifestations, qui prônent la paix et la fin des hostilités armées au Proche-Orient telle que l’action d’occupation pacifique entreprise par la CEP en mai 2024. Cette position a été formalisée dès mars par le PS dans sa résolution adoptée le 23 mars dernier lors de son Congrès.
Enfin, de manière plus générale, le PS rappelle que l’Université est un lieu fondamental dans l’enseignement de savoirs pluralistes et dans le maintien d’un débat public vivant, y compris lorsque des sujets controversés sont en jeu. Dans son plan stratégique pour l’horizon 2025, l’UNIGE définit elle-même deux de ses valeurs cardinales : d’une part « préserver la liberté académique de ses membres » et d’autre part « garantir un environnement qui favorise l’apprentissage et la réflexion critique ». Or, les menaces à l’encontre du syndicat étudiant s’inscrivent en opposition à cette politique. C’est pourquoi le PS appelle à la reprise du dialogue et de relations constructives et bienveillantes entre le Rectorat et la CUAE pour le bien de la vie universitaire et académique genevoise.
Pour plus d’informations :
- Thomas Wenger, Président du PS genevois
- Léna Strasser, Vice-présidente du PS genevois