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Résultats des votations : un dimanche en demi-teinte

Après le dimanche historique du 3 mars et l’acceptation de la 13e rente AVS, la votation de ce dimanche 9 juin sur l’allègement des primes représente une grande déception pour les revenus faibles et moyens du pays. Les Suisses-ses ont en effet refusé l’initiative d’allègement des primes, qui prévoyait un plafonnement des primes d’assurance-maladie à 10% maximum du revenu disponible. Maigre consolation : Genève a dit clairement oui et dans le même temps, la population a refusé l’initiative de frein aux coûts du Centre. Sur le plan cantonal, les Socialistes se réjouissent du refus de la modification de la loi sur la petite enfance, qui aurait représenté une attaque flagrante contre les conditions de travail du personnel et une considérable dégradation des conditions d’accueil des enfants. Enfin, le refus de l’initiative « Une voix ici, une vie ici » représente une occasion manquée d’inscrire un véritable progrès démocratique dans la Constitution cantonale.

Objets cantonaux

NON aux crèches au rabais : un vote salutaire pour les conditions de travail du personnel et la qualité de la prise en charge des enfants

La modification de la loi sur la petite enfance qui avait été décidée par la majorité de droite du Grand Conseil était combattue par un large comité référendaire, composé d’associations professionnelles du secteur, de partis et de syndicats. Si cette modification législative avait été acceptée, elle aurait représenté une attaque flagrante contre les conditions de travail d’un personnel essentiellement féminin et aurait considérablement dégradé les conditions d’accueil des enfants.

Les arguments fallacieux des partisan-es de cette modification de la loi, axés essentiellement sur l’ouverture de places de crèches privées supplémentaires, ont donc été légitimement balayés dans les urnes. La population genevoise a donné un signal clair : ce n’est pas en dégradant les conditions de travail et en appliquant le salaire minimum au personnel non soumis à une CCT ou un statut de droit public, que des progrès seront effectués dans l’accueil préscolaire.

Ce NON sonne également comme un avertissement clair envers la majorité de droite du Grand Conseil : toute attaque contre un accueil préscolaire de qualité sera systématiquement combattue, tout comme les tentatives de remettre en cause les mécanismes de régulation du marché de travail. Nous poursuivrons nos actions politiques visant à valoriser le personnel de la petite enfance et à renforcer le réseau de places d’accueil.

Loi sur la santé : les droits fondamentaux préservés

En supprimant l’article 39a de la Loi sur la santé, le Grand Conseil avait décidé que les EMS et les établissements privés pouvaient choisir de ne plus accepter de suicide assisté en leurs murs. Le référendum avait été lancé par l’association EXIT avec le soutien du PS afin de contrer cette atteinte flagrante au droit individuel de décider de sa propre mort. Les Socialistes prennent acte, avec satisfaction, du choix de la population genevoise de ne pas revenir en arrière sur le suicide assisté en EMS. Ces institutions ne pourront pas mettre des bâtons dans les roues à leurs patient-es dans ce domaine, et leurs dernières volontés devront être respectées

Interdiction des symboles de haine : un pas en avant contre les idéologies discriminantes

La population genevoise s’est prononcée en faveur de cette modification de la Constitution, qui s’inscrit pleinement dans les combats historiques du PS. Cette loi permet de combler une lacune en introduisant l’interdiction des symboles de haine, notamment nazis, dans l’espace public. Le canton fait ainsi office de précurseur, puisqu’il s’agit d’une première en Suisse, en attendant un projet fédéral en discussion.

« Une vie ici, une voix ici » : une occasion manquée pour la démocratie genevoise

Les Socialistes ont contribué à la large campagne qui s’est déroulée en faveur du droit de vote, d’éligibilité et d’élection communal et cantonal des personnes étrangères qui résident en Suisse depuis plus de 8 ans. Malheureusement, la conséquence de ce refus dans les urnes est qu’il n’y aura pas de progrès démocratique pour 41% de la population cantonale qui ne peut aujourd’hui pas voter. Il est inacceptable que les résident-es étrangers-ères restent exclu-es des décisions qui les concernent directement, tout en assumant les mêmes devoirs que les Suisses-ses. Les Socialistes espèrent vivement que le riche débat qui a eu lieu sur cette initiative ait permis de poser les bases d’une transformation des mentalités et de commencer à penser la citoyenneté sur la base de la résidence plutôt que la nationalité

Objets fédéraux

NON à un soutien accru pour le paiement des primes d’assurance maladie, NON aux mesures d’austérité dans la santé

L’initiative pour des primes abordables, déposée par le PS en 2020, prévoyait que, passée une proportion de 10% du revenu disponible pour les primes-maladie, des subsides devaient être accordés et payés par la Confédération à hauteur d’au moins deux tiers (contre la moitié aujourd’hui). Avec ce vote négatif, l’angoisse qui gagne une partie de plus en plus large de la population à l’annonce automnale de la hausse des primes est promise à un long avenir. Une autre injustice particulièrement criante perdure : un système de subsides différents est appliqué par chaque canton, ce qui permet à certains de ne pratiquement rien faire en matière d’aide au paiement des primes. C’est donc une grande déception de voir cette initiative populaire rejetée par la population suisse. Néanmoins, les Socialistes notent avec satisfaction que la large campagne menée dans le canton de Genève a porté ses fruits ; le vote clairement favorable des Genevois-es doit constituer un encouragement à renforcer les aides publiques dans le canton, la balle est à présent dans le camp des député-es.

Dans le même temps, la population suisse ne s’est pas laissé berner par l’initiative en apparence séduisante du Centre sur les « Freins aux coûts de la santé ». En vertu de ce projet, les coûts de la santé n’auraient pas pu augmenter plus que « l’économie nationale et les salaires moyens ». Seulement, les salaires n’augmentent pas alors que les coûts de la santé évoluent en fonction de la hausse démographique et du vieillissement de la population. Ce mécanisme automatique aurait donc permis toute une série de mesures d’austérité en s’en prenant systématiquement aux mêmes : les assuré-es, et non les assurances et leurs lobbys ! Il est donc particulièrement réjouissant que la population ait balayé cette initiative démagogique et que l’on puisse recommencer à parler des vrais problèmes de la santé, tels que l’accès aux soins, la hausse des primes ou encore les marges des assurances.

Oui au tournant énergétique, Non à l’insécurité en cas de pandémie

Les Socialistes se réjouissent du grand OUI à la loi relative à un approvisionnement en électricité sûr. Celle-ci vise à atteindre l’objectif de réduction à 0 des gaz à effet de serre d’ici à 2050. Elle rendra aussi la Suisse moins dépendante de la production réalisée dans d’autres pays. Face à l’urgence climatique, la loi sur l’approvisionnement est une étape importante et nécessaire pour soutenir le tournant énergétique vers les énergies renouvelables.

Enfin, la population suisse a refusé de se lier les mains et a nettement refusé l’initiative « Stop à la vaccination ». Les Socialistes expriment leur satisfaction face au rejet de ce projet qui ne mentionnait pas explicitement la vaccination et créait une forte insécurité juridique, notamment en cas de pandémie.

Sur le plan communal, saluons les trois OUI aux objets défendus par les socialistes : Bernex accepte un plan localisé de quartier, les Carougeois-es ont plébiscité le projet de centre aquatique et Veyrier accepte un crédit destiné à la création d’une nouvelle ligne de bus.

Enfin, le PS genevois félicite Gabrielle Bussard pour sa candidature à l’élection complémentaire d’une adjointe au maire à Céligny. Il s’agissait de la première élection non tacite depuis plus de quarante ans.

Pour plus d’informations :

  • Thomas Wenger, Président du PS genevois
  • Léna Strasser, Vice-présidente du PS genevois

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