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Les Socialistes exigent une action fédérale cohérente, avec des mesures d’accompagnement fortes

Le Conseil fédéral a annoncé hier des mesures sanitaires pour lutter contre la pandémie. Une action coordonnée au niveau fédéral est bienvenue mais les mesures annoncées arrivent beaucoup trop tard. Genève avait déjà pris des mesures plus contraignantes il y a plus d’un mois, et le Conseil d’Etat avait prévu d’en sortir dans quelques jours. Les Socialistes demandent que ces mesures tiennent compte de chaque situation cantonale et qu’elles soient accompagnées de mesures d’accompagnement solides.

Une action coordonnée qui arrive bien trop tard

Le Conseil fédéral réagit enfin, mais réagit trop tard. Alors que Genève s’apprêtait à lever certaines mesures au vu de l’amélioration de la situation, l’annonce du Conseil fédéral est un coup très dur pour les travailleur-euses et les entreprises les plus touchées par ces restrictions.

En reprenant la main sur les mesures sanitaires, le Conseil fédéral reconnaît finalement les limites du fédéralisme en ce temps de crise et fait ce qu’il aurait dû faire depuis plusieurs semaines. Ce désinvestissement du Gouvernement fédéral depuis le début de la deuxième vague de la pandémie a coûté la vie à au moins 100 personnes par jour en Suisse. Un bilan catastrophique et humainement insupportable, qui place la Suisse à la 12e place des pays dans le monde, ce dont la presse nationale et internationale n’a pas manqué de s’émouvoir.

Contrairement à Mauro Poggia qui déclarait hier que ces mesures sont « irrespectueuses face aux cantons qui ont assumé leurs responsabilités et pris des engagements au niveau économique », les Socialistes estiment qu’une action coordonnée au niveau fédéral est indispensable. Les cantons ne peuvent chacun faire leur cuisine interne en décidant ici la fermeture des restaurants ou là celle des commerces tout en faisant preuve de complaisance vis-à-vis des remontées mécaniques des stations de ski. Il était temps que le Conseil fédéral reprenne la main sur la gabegie générale à laquelle la population perplexe assiste depuis plus d’un mois. Il n’est pas question de récompenser le canton « bon élève » qui aurait pris des mesures à temps, mais bien d’éviter une surmortalité de la population.

Le PS genevois demande que le Conseil fédéral poursuive son action coordonnée mais tienne compte de la réalité sanitaire des cantons et n’applique des mesures dans les cantons qu’une fois qu’un certain seuil de contamination est atteint.

Des mesures d’accompagnement indispensables

En outre, le Conseil fédéral doit impérativement accompagner ces décisions de mesures fortes. Nous demandons notamment :

  • Que les mesures fédérales soient suivies d’une compensation de la perte pour les entreprises et les travailleur-euses, avec un effet rétroactif pour les cantons qui, comme Genève, avaient déjà pris les mesures qui s’imposaient. Jusqu’à présent, les mesures proposées ne concernaient que les entreprises en difficultés. Or celles qui ne sont pas encore en difficultés vont probablement l’être très vite si elles n’obtiennent aucun soutien. En outre, l’allocation pour perte de gains devrait être immédiatement étendue à toutes et tous les petit-es indépendant-es.
  • Une aide économique immédiate et suffisante, également applicable rétroactivement et versée le plus rapidement possible, notamment en matière d’allègement des loyers pour les locations commerciales et d’habitations
  • La conversion des prêts de garantie de la première vague en contributions à fonds perdus.
  • La remise en vigueur du droit de retrait : les salarié-es vulnérables constatant un risque de contamination et un plan de protection insuffisant doivent pouvoir refuser de travailler.
  • Le maintien du chômage partiel, y compris pour les intérimaires et les CDD, ainsi qu’une indemnité de chômage partiel de 100% pour les travailleur-euses dont les revenus sont inférieurs au salaire médian.
  • La prise en charge du paiement des cotisations patronales de sécurité sociale pour les entreprises qui ont dû, doivent ou devront fermer.
  • Des mesures fédérales pour renforcer les aides sociales versées par le canton et les communes, afin de venir en aide aux personnes en situation de précarité qui ne peuvent accéder aux assurances sociales et aux chômeur-euses âgé-es.

Les cantons et les communes ne peuvent plus assumer l’aide sociale seuls

En première ligne, les personnes précarisées vont subir des dommages considérables. Les cantons ne peuvent seuls faire face à la catastrophe humanitaire qui se profile en raison du passage prochain d’un nombre important de chômeur-euses à l’aide sociale.

L’aide fédérale pourrait prendre la forme de l’octroi d’une subvention unique au canton, une prestation à la personne via les prestations complémentaires fédérales élargies.

Un assouplissement des conditions d’entrée au chômage ou l’opportunité d’imaginer un système novateur universel doivent également être envisagés.

Renforcer la fiscalité

Pour financer ces mesures, les Socialistes demandent de renforcer la fiscalité en augmentant les impôts de celles et ceux qui ont bénéficié de la crise ou n’ont pas été touché-es: les milieux immobiliers qui font des profits gigantesques ainsi que les plus hauts revenus.

Il est temps d’en finir avec le jeu du chat et de la souris auquel s’adonnent cantons et Confédération depuis quelque semaines. La Confédération doit prendre ses responsabilités et apporter les financements indispensables pour éviter que la Suisse ne s’engouffre encore plus dans cette crise sans précédent.

Pour plus d’informations :

  • Christian Dandrès, Conseiller national (079 738 23 66)
  • Laurence Fehlmann Rielle, Conseillère nationale (079 101 53 98)
  • Carlo Sommaruga, Conseiller aux Etats (079 221 36 05)
  • Lydia Schneider Hausser, coprésidente du PS genevois (079 382 82 89)
  • Romain de Sainte Marie, député et coprésident du PS genevois (079 395 23 85)
Thématiques associées: Économie , Social

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