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Pour une véritable politique de lutte contre la cybercriminalité

Le groupe socialiste au Grand Conseil a déposé mardi un projet de loi et une motion pour renforcer la sécurité numérique des personnes physiques et morales à Genève. Une nécessité face à l’explosion du nombre de cyberattaques et au danger que celles-ci font courir aux citoyen-nes et aux entreprises genevois-es, mais aussi aux institutions et collectivités publiques de notre canton.

Avec le développement de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies de l’information et de la communication, de nouvelles formes de menaces sont apparues et pèsent aujourd’hui sur l’intégrité numérique de l’ensemble des utilisateurs et utilisatrices d’internet.

Du piratage de comptes jusqu’au vol de données sensibles, en passant par le cyber espionnage et le « rançongiciel », la cybercriminalité revêt de multiples formes et est caractérisée par une extrême volatilité, qui la rend particulièrement difficile à cerner et à combattre.

En 2021, l’Office fédéral de la statistique a recensé 30’351 infractions cybercriminelles en Suisse. En termes de cyberagressions, on estime qu’une attaque a lieu toutes les 11 secondes dans le pays (environ 2,9 millions chaque année). Et au vu de la transition numérique dans laquelle notre société est engagée, il y a fort à parier que ces chiffres ne feront qu’augmenter dans les années à venir.

Or en l’absence d’une politique volontariste et de moyens conséquents dédiés à la lutte contre ce phénomène, les cibles potentielles et les victimes de ces attaques se retrouvent souvent démunies. En particulier, elles ne savent pas toujours vers qui se tourner au moment de demander de l’aide.

Parmi elles, les PME sont des cibles de choix, car beaucoup d’entre elles n’ont pas les moyens de contrer ces attaques et sont très dépendantes de leurs données et systèmes informatiques. A une autre échelle, c’est le fonctionnement même de nos infrastructures publiques qui pourrait être mis en péril, dans des domaines aussi variés et sensibles que la santé, la fiscalité ou encore l’énergie.

Alors que le Grand Conseil vient d’adopter une loi constitutionnelle consacrant un nouveau droit fondamental relatif à l’intégrité numérique, le Parti socialiste genevois entend donc donner une nouvelle impulsion à l’action publique dans le domaine de la cybersécurité.

A cette fin, un projet de loi et une motion ont été déposés conjointement. Le premier propose d’inscrire formellement la lutte contre les cybercrimes et cyberdélits dans les domaines d’action de la gendarmerie et de la police judiciaire. Quant à la seconde, elle invite le Conseil d’Etat à prendre un certain nombre de mesures concrètes, au premier rang desquelles une augmentation des ressources publiques allouées à la prévention et à la lutte contre la cybercriminalité.

Par le biais de ces deux textes, les Socialistes appellent de leurs vœux le déploiement d’une politique ambitieuse en matière de cybersécurité, à la hauteur des enjeux majeurs que pose la numérisation de pans toujours plus nombreux de notre société.

Pour plus d’informations :

Grégoire Carasso
Député au Grand Conseil — Codirecteur des Cafés Carasso, Adjoint académique à l'Université de Genève
Caroline Marti
Députée au Grand Conseil, cheffe de groupe — Secrétaire générale du Groupement des coopératives d'habitation genevoises
Thomas Wenger
Député au Grand Conseil — Chargé de projets culture et durabilité
Thématiques associées: Numérique

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