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Projet de budget 2024 : le PS veut plus de moyens pour la population !

Les Socialistes ont pris connaissance du projet de budget 2024 (PB24) du Conseil d’Etat. Sans grande surprise, le projet présenté ne reflète pas l’urgence des crises sociales et climatiques dans lesquelles nous sommes plongé-es et les moyens annoncés sont insuffisants pour répondre aux besoins réels de la population. La nouvelle majorité bourgeoise du Conseil d’Etat n’a manifestement pas pris la mesure de la situation et s’entête dans son dogme d’orthodoxie budgétaire. Une partie grandissante de la population genevoise a besoin de soutien, l’Etat a largement les moyens de les aider davantage.

Des moyens insuffisants face aux enjeux sociaux et climatiques

Si le PS est soulagé par l’absence de coupes franches dans les prestations à la population – c’est bien le minimum en période de crise – il ne peut en revanche que déplorer l’absence d’outils supplémentaires pour soutenir la population face à l’augmentation généralisée du coût de la vie (prix à la consommation, loyers, énergie, primes d’assurance maladie, etc.) et à la perte de pouvoir d’achat qui en découle, faute d’adaptation des salaires et des rentes.

Alors que de plus en plus de ménages peinent à joindre les deux bouts, que la classe moyenne se paupérise et que les plus fragiles sont chaque jour plus nombreux à basculer dans la pauvreté, la nécessité d’un service public fort et résilient n’a jamais été aussi évidente. Pourtant, les attaques à droite se multiplient (certain-es n’hésitant pas à remettre en question des acquis aussi importants que l’assurance obligatoire des soins ou le salaire minimum) et la majorité bourgeoise refuse toujours de délier les cordons de la bourse.

Le déficit prévu, inférieur à celui autorisé par RFFA, témoigne de cette absence de prise de conscience des mieux lotis, pour qui la solidarité est un luxe et l’adaptation au dérèglement climatique un détail technique.

Perte sèche de pouvoir d’achat pour les employé-es de la fonction publique

La décision politique de ne pas indexer les salaires des fonctionnaires est absolument inacceptable dans le contexte de flambée des prix et d’augmentation généralisée du coût de la vie.

Outre la baisse de salaire réel et donc de niveau de vie que cela implique pour les quelque 35’000 personnes concernées et leurs familles, le signal donné à l’économie privée est catastrophique. L’Etat employeur se doit au contraire de montrer l’exemple et de préserver les revenus de ses collaborateur-rices face à l’inflation.

Des recettes fiscales à nouveau sous-estimées ?

Comme à l’accoutumée, ce manque de soutien est justifié par un prétendu manque de moyens financiers. Les recettes fiscales attendues seraient ainsi inférieures à celles des comptes 2022. S’il est vrai que ces dernières ont atteint un niveau «exceptionnel», il est difficile de ne pas éprouver un certain scepticisme à l’égard d’une telle prédiction.

Bien que le Conseil d’Etat ait, cette année, opéré des «ajustements méthodologiques», ce qui est à saluer, il faut rappeler ici le biais systématique dans l’estimation des recettes qui conduit chaque année à sous-estimer la capacité financière de l’Etat – comme pour mieux justifier l’affaiblissement progressif mais régulier du service public. 

Une ligne directrice en matière de finances publiques préoccupante

Bien que le Conseil d’Etat ait choisi de différer la publication de son Plan financier quadriennal (PFQ) pour le faire coïncider avec le dépôt de son programme de législature, les intentions à long terme de la majorité bourgeoise transparaissent dans la présentation du budget 2024.

Après avoir déposé, dès son entrée en fonction, un premier projet de loi de baisse d’impôts pour les entreprises, le Conseil d’Etat annonce aujourd’hui qu’il entend «trouver des mesures structurelles sur le long terme qui seront présentées cet automne dans le cadre du PFQ».

Alors que les bénéfices aux comptes crèvent le plafond, que l’endettement n’a jamais été aussi bas au cours des 20 dernières années et qu’à l’inverse, les besoins sociaux et environnementaux se font rudement sentir, l’entêtement dont fait preuve le Conseil d’Etat pour prendre des mesures structurelles (entendez : mesures d’économies) relève d’un dogmatisme coupable.

Pour sa part, le PS continuera de se placer du côté de la majorité de la population et de défendre la solidarité et la justice fiscale, plutôt que les privilèges de quelques un-es.

Pour plus d’informations :

Grégoire Carasso
Député au Grand Conseil — Codirecteur des Cafés Carasso, Adjoint académique à l'Université de Genève
Caroline Marti
Députée au Grand Conseil, cheffe de groupe — Secrétaire générale du Groupement des coopératives d'habitation genevoises
Thomas Wenger
Député au Grand Conseil — Chargé de projets culture et durabilité
Thématiques associées: Fiscalité

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