Le Conseil d’État a présenté ce matin son projet de budget 2026, accompagné du plan financier quadriennal (PFQ) 2026-2029. Sans surprise, le trou béant creusé par les récentes baisses d’impôts est utilisé pour justifier de nouvelles coupes dans les prestations. Entre déni de la réalité et fiasco financier savamment orchestré, le PS dénonce un projet politique dangereux qui, loin de répondre aux besoins de la population, inscrit l’austérité dans la durée et prépare une attaque sans précédent sur nos services publics. Un sursaut démocratique est nécessaire le 28 septembre.
Un budget pas à la hauteur et un PFQ scandaleux
Affichant un déficit de 409,4 millions, largement supérieur au déficit admissible prévu par la RFFA, le projet de budget pour 2026 est pourtant loin d’être à la hauteur des enjeux. Alors que les besoins explosent – en particulier dans le social, la santé et la formation – et face à l’urgence climatique, le gouvernement propose un budget au rabais et annonce des mesures d’austérité drastiques.
Hors charges contraintes, des coupes franches sont annoncées. Dans la santé, ce sont 11 millions d’économies qui sont planifiées à l’Imad et aux HUG. Alors que la population vieillit, que le nombre de personnes soignées à l’hôpital est en constante augmentation (+25% en 10 ans) et que les troubles psychiques explosent (un quart de la population concernée), en particulier chez les enfants et les jeunes, couper dans ces secteurs est particulièrement irresponsable.
Avec seulement 284,9 ETP supplémentaires (dont une grande part dédiée à la seule augmentation des effectifs scolaires), le constat est clair : ce budget ne permet absolument pas de répondre aux défis sociaux et climatiques qui se dressent devant nous. Pire encore, le PFQ annonce 650 millions d’économies en 4 ans. La casse sociale est programmée.
Trahison au sommet
Pourtant, il y a moins d’un an, la droite bourgeoise – suivie par les populistes du MCG et de LJS – répétait à qui voulait l’entendre que Genève pouvait se permettre de baisser massivement les impôts. Elle qui promettait qu’il n’y aurait pas de coupes et que les prestations publiques n’étaient pas menacées annonce aujourd’hui un déficit cumulé de 1,3 milliard d’ici à 2029 et promet même de revenir au printemps avec un plan d’économies complémentaires.
On pourrait croire à une gestion hasardeuse des deniers publics si tout ne se déroulait pas exactement comme le prévoit le projet néolibéral que l’alliance de droite s’acharne à défendre contre l’intérêt de la majorité de la population. Ce projet, rappelons-le, consiste à vider les caisses pour mieux justifier l’austérité, affaiblir l’État social et in fine démanteler les services publics pour les offrir au privé.
En moins de deux ans, cette majorité a sabordé les finances cantonales en privant l’État de près d’un demi-milliard (-475 millions) de recettes fiscales annuelles – résultat des baisses d’impôts votées en 2023 dans le cadre de la LEFI puis en novembre 2024, toutes deux entrées en vigueur cette année. Ces cadeaux fiscaux faits aux plus riches plongent durablement Genève dans le rouge.
Le PS appelle à un sursaut démocratique
Comme d’habitude, la fonction publique est la première à faire les frais de cette idéologie mortifère, avec la suspension scandaleuse de l’annuité pour quatre ans au moins. Les communes sont également priées de pallier les conséquences de la fuite en avant fiscale du canton, notamment en participant au financement de la péréquation intercantonale.
Finalement, c’est bien toute la population qui passera à la caisse, puisqu’alors même qu’une nouvelle augmentation des primes d’assurance maladie est sur le point d’être annoncée, les subsides sont remis en cause – et tant pis pour le pouvoir d’achat de la classe moyenne que prétend défendre la droite.
Les Socialistes refusent d’assister passivement au démantèlement de nos services publics et des prestations qui font la force de notre canton. Nous appelons toutes et tous les Genevois-es à un sursaut démocratique. Cela commence par un grand NON aux «lois corsets» dans les urnes le 28 septembre!
Pour plus d’informations :
- Caroline Marti, commissaire socialiste aux finances
- Grégoire Carasso, commissaire socialiste aux finances
- Matthieu Jotterand, chef du groupe socialiste au Grand Conseil
- Thomas Wenger, président du PS genevois et commissaire aux finances