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Une majorité de droite du Grand Conseil abandonnera-t-elle les Genevois-es en pleine 5ème vague Covid ?

A la veille du vote du budget 2022 en plénière du Grand Conseil, les Socialistes et les Vert-e-s tirent la sonnette d’alarme : la majorité de droite complétée du MCG, inflexible, refuse toute discussion et s’apprête à faire couler le budget. Une attitude irresponsable qui reviendrait à sacrifier les besoins de la majorité de la population en pleine urgence sanitaire, sociale, économique et climatique.

« Réduire les dépenses »« supprimer des postes »« diminuer la dette » : voici, en substance, les seuls éléments de négociation qu’ont articulé les partis de droite, majoritaires au Grand Conseil avec l’appui des représentant-es du MCG depuis le début des discussions autour du projet de budget 2022, il y a presqu’un an. En pleine urgence sociale, économique et climatique, alors que la 5ème vague d’une pandémie mondiale bat son plein, la majorité parlementaire s’enferme dans une posture dogmatique et rejette toute tentative de compromis. La seule urgence, pour elle, semble être celle d’une « réforme structurelle » de l’Etat, dont les contours restent insaisissables.

Car quelles sont au juste ces dépenses superflues, dont l’Etat genevois se paierait le luxe en pleine période de crise ? Les nouveaux postes dans l’instruction publique, pour répondre à l’augmentation des effectifs et des besoins sans dégrader les conditions d’apprentissage de nos enfants ? Ceux au SPMi, au SPAd, au SPC ou à l’Hospice général, qui, tout juste redotés, doivent faire face à une explosion des demandes ? A l’OCPM, dont les retards de traitement se comptent en mois et parfois même en années ? A l’OCSIN, dont le personnel porte la responsabilité de mettre en œuvre la transition numérique et le développement des supports nécessaires à la délivrance des prestations à la population ? A l’OCE, dont la mission n’a jamais été plus critique vu la situation sur le marché de l’emploi ? Aux départements du territoire ou de la mobilité, où les défis liés à la lutte contre le dérèglement climatique sont énormes ? Ou bien est-ce plutôt à l’hôpital qu’il faut couper, alors que notre système de santé est soumis à une pression sans précédent et que son personnel est exténué, quand il n’est pas absent pour cause de maladie ? Ou bien encore : faut-il diminuer les prestations et soutiens aux acteurs et actrices des milieux culturels, aux petites et moyennes entreprises de notre canton, aux indépendant-es et aux salarié-es précarisé-es, qui se demandent en ce moment même si cette nouvelle vague les privera à nouveau d’une part substantielle de leurs revenus… ? Poser la question n’est-ce pas déjà y répondre ?

Crises sanitaire, économique, sociale et climatique ; les charges inscrites au projet de budget du Conseil d’Etat ne sont pas des cadeaux, encore moins des caprices, elles sont indispensables pour répondre à des besoins avérés et urgents. Mais les représentant-es de la droite et du MCG peuvent-ils et elles vraiment l’ignorer ? Il paraît bien plus probable que leur refus de soutenir ce budget soit en réalité motivé par un dessein purement électoraliste : celui de plomber l’action de la nouvelle majorité de gauche au Conseil d’Etat, avec pour seul horizon les prochaines élections de 2023.

Alors qu’à la veille du vote final, les négociations sont au point mort, Socialistes et Vert-e-s en appellent à la responsabilité de tou-tes les élu-es du Grand Conseil. Demain, ils et elles auront un choix à faire : accepteront-ils et elles de passer outre les calculs politiques à court terme en votant un budget non pas « de gauche » mais simplement nécessaire face aux enjeux actuels, ou choisiront-ils et elles de sacrifier les besoins de la majorité de la population genevoise sur l’autel du dogmatisme, du clientélisme et des petits calculs électoraux ?

Pour plus d’informations :

  • Caroline Marti, Cheffe du groupe socialiste au Grand Conseil, 079 796 36 23
  • Marjorie de Chastonay, Cheffe du groupe des Vert-e-s genevois-es, 077 415 33 50

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