En mai 2020, le Grand Conseil genevois votait une motion socialiste demandant une augmentation du nombre de places d’accueil pour les victimes de violence domestique. Près d’un an plus tard, alors que les mesures de semi-confinement se sont installées dans notre quotidien, les places manquent toujours cruellement – à Genève mais aussi ailleurs en Suisse. Refusant d’abandonner les victimes à leur sort, les Socialistes reviennent à la charge avec le dépôt d’un postulat à Berne pour un financement fédéral de maisons et centres d’accueil pour victimes de violence domestique.
C’est en suivant l’avis unanime de la commission des affaires sociales que les député-es du Grand Conseil avaient, le 12 mai 2020, renvoyé au Conseil d’Etat la motion M 2565« Pour une augmentation des places d’accueil pour les personnes victimes de violence domestique ». En dépit du travail fondamental et conséquent fait par les associations actives dans ce domaine, les député-es n’avaient en effet pu que constater le manque de moyens, et en particulier de solutions d’hébergement, pour permettre de répondre à toutes les demandes de protection.
Transmise en juillet 2020, la réponse du Conseil d’Etat à cette motion n’apporte aucune solution concrète et donne le sentiment que le gouvernement n’a pas réellement saisi le caractère urgent de cette problématique. Car urgence il y a : chaque année en Suisse, ce sont plusieurs centaines de victimes, certaines avec enfants, qui ne trouvent aucune structure pour les accueillir et se voient ainsi renvoyées chez elles, auprès de leur agresseur. En 2018, le nombre de signalements relatifs à des cas de violence domestique était même en hausse de 8,8% par rapport à l’année précédente, atteignant le plus haut taux enregistré depuis 2009. Inutile de dire que dans la période critique que nous vivons en lien avec l’épidémie de COVID-19, les craintes sont fortes de voir se renforcer encore un peu plus l’isolement des victimes et leurs difficultés à quitter le domicile conjugal.
Pour ces raisons, constatant que les solutions tardent à venir et refusant de se résigner face à un état de fait aussi préoccupant, le Parti socialiste genevois décide aujourd’hui d’activer un nouveau levier en demandant au Conseil fédéral de se saisir lui aussi de cette problématique. C’est par le biais d’un postulat déposé au Conseil national que les Socialistes proposent ainsi de charger le gouvernement fédéral d’entreprendre les démarches nécessaires à un financement (également) fédéral de structures d’accueil pour femmes victimes de violence domestique. Un tel engagement permettrait de donner une impulsion forte pour la création de nouvelles places dans tous les cantons, dans l’objectif de répondre aux besoins et de les stabiliser.
Le Parti socialiste genevois espère vivement que les autres partis prendront conscience de l’urgence qu’il y a à offrir des solutions concrètes à toutes les personnes qui, aujourd’hui encore, en Suisse, trouvent porte close lorsqu’elles souhaitent se mettre à l’abri d’un-e conjoint-e violent-e. Une union de toutes les forces politiques est nécessaire pour mettre un terme à cette situation inacceptable.
Pour plus d’informations :
- Laurence Fehlmann Rielle, Conseillère nationale socialiste et auteure du postulat, 079 101 53 98
- Youniss Mussa, Député socialiste et auteur de la motion, 076 679 63 12
- Caroline Marti, Députée et cheffe du groupe socialiste au Grand Conseil, 079 796 36 23
- Lydia Schneider Hausser, Coprésidente du PS genevois, 079 382 82 89
- Romain de Sainte Marie, Coprésident du PS genevois, 079 395 23 85