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Contraception: la droite ne veut pas d’un accès égal pour toutes et tous

Hier soir, une large majorité du Grand Conseil – de l’UDC au MCG en passant par le PLR, le Centre et LJS – a balayé l’initiative socialiste pour une contraception gratuite. Le PS déplore le manque de courage politique d’une majorité rétrograde, engluée dans des préjugés d’une autre époque. Les Socialistes continueront le combat pour une prise en charge universelle des frais liés à la contraception.

En matière de contraception, les études sont unanimes : son accès libre et sans entrave renforce le pouvoir décisionnel et l’autonomie des femmes, dans toutes les sphères. En limitant les grossesses non désirées mais aussi les infections et maladies sexuellement transmissibles, l’accès à des moyens contraceptifs sûrs et modernes constitue en outre un enjeu de santé publique de premier plan.

Or en comparaison avec ses voisins, la Suisse accuse un sérieux et coupable retard. La contraception y coûte particulièrement cher et n’est toujours pas remboursée par l’assurance-maladie. De fait, les frais liés à la santé sexuelle et reproductive continuent de peser quasi-exclusivement sur les femmes, véhiculant et renforçant une vision des rôles sociaux sexiste et archaïque.

Alors que le Grand Conseil avait hier la possibilité d’enfin corriger le tir en soutenant l’initiative 198 « Pour une contraception gratuite » (qui totalisait près de 7’000 signatures au moment de son dépôt), la majorité de droite a balayé le texte par 55 voix contre 30.

Elle lui a préféré le principe d’un contreprojet, qu’elle a maintenant un an pour élaborer. A teneur des interventions, celui-ci devrait vraisemblablement cibler – suivant en cela les recommandations du Conseil d’État – la population des 15-25 ans exclusivement.

Est-ce à dire que la santé reproductive ne concerne pas les plus de 25 ans ? Que les risques de grossesses et d’infection s’éteignent passé cet âge ? Ou que la charge financière disparaît le jour du 26e anniversaire ? Ce n’est pas sérieux.

Pire encore, le cercle des bénéficiaires pourrait être restreint pour ne concerner… que les femmes ! De quoi enfoncer encore un peu le clou des préjugés sexistes et des stéréotypes de genre dont il est déjà si difficile de se défaire.

La problématique de l’accès à la contraception mérite mieux qu’un débat mené au pas de charge, un soir à 23h, par des intervenant-es pour beaucoup mal informé-es.

Les Socialistes suivront de près les travaux autour de l’élaboration d’un contreprojet, mais ils et elles l’annoncent d’emblée : les bases jetées par le Conseil d’État dans son rapport et reprises hier par la majorité parlementaire ne sont pas acceptables.

La lutte pour une contraception gratuite pour toutes et tous continue !

Pour plus d’informations :

  • Jacklean Kalibala, députée socialiste, commissaire à la santé et autrice du rapport de minorité
  • Sophie Demaurex, députée socialiste et commissaire aux affaires sociales
  • Matthieu Jotterand, chef de groupe socialiste
  • Thomas Wenger, président du PS genevois
Thématiques associées: Santé

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