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Inclure les femmes pour mieux les soigner

Au lendemain de la grève féministe du 14 juin 2024, les Socialistes souhaitent mettre au centre la santé des femmes. Le groupe au Grand Conseil a déposé mardi un postulat invitant le Conseil d’État à se pencher sur les inégalités de genre au sein de la recherche médicale genevoise. L’urgence sera demandée jeudi en session plénière.

Diagnostics tardifs ou erronés, dosages inadaptés, traitement inutilement invasifs ou au contraire non proposés… La liste des maux (sociaux) qui atteignent aujourd’hui encore les femmes dans leur santé est longue. En cause notamment, une sous-représentation dans la recherche médicale et une connaissance lacunaire des spécificités des corps féminins, historiquement plus souvent objet de désir que d’étude.

Le manque de prise en compte de ces spécificités peut avoir des conséquences dramatiques, par exemple en cas de maladies cardiovasculaires, première cause de décès en Suisse. Ainsi, bien qu’elles fassent moins d’infarctus du myocarde que les hommes, les femmes en meurent plus. Un état de fait qui s’explique en grande partie par une méconnaissance des symptômes spécifiques, menant à une prise en charge suboptimale.

Moins graves mais potentiellement très handicapantes, d’autres pathologies propres aux femmes ou perçues comme « féminines » sont encore souvent négligées dans la recherche, la prévention et les soins. Il faut par exemple plus de 6 ans en moyenne pour qu’un diagnostic d’endométriose soit posé en Suisse, un mal qui touche pourtant plus d’une femme sur dix !

Pour visibiliser ces inégalités graves et persistantes, et souhaitant traiter le problème à la source, le groupe socialiste au Grand Conseil demande au Conseil d’État de dresser un état des lieux de la problématique à Genève. Par le biais d’un postulat déposé mardi, le PS demande en particulier que soient étudiés :

  • l’état de l’inclusion de l’effet du genre et du sexe dans les études sur la santé effectuées à l’Université de Genève (UNIGE), à la Haute école de santé (HEdS) et aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) ;
  • la proportion de femmes parmi les auteurs et autrices de ces études ainsi que la corrélation pouvant exister entre, d’une part, le genre de l’auteur et d’autre part, la prise en compte de l’effet du genre et du sexe dans l’étude réalisée ; et
  • les mesures prises pour mieux intégrer l’effet de ces variables dans la formation et les soins afin de garantir une prise en charge égalitaire.

L’investigation doit permettre de cerner précisément cet aspect de la recherche et d’identifier tant les freins que les outils les plus adaptés à la promotion d’une prise en compte plus systématique de l’effet du sexe et du genre dans les études et la production de données à Genève. A terme, l’objectif est de garantir l’égalité des chances en matière de santé.

Le PS entend ainsi contribuer à lutter contre le sexisme et toutes les formes de discrimination fondées sur le genre, dans le domaine médical comme dans le reste de la société.

Pour plus d’informations :

  • Jacklean Kalibala, députée socialiste, autrice du postulat
  • Caroline Marti, cheffe du groupe socialiste
  • Thomas Wenger, président du PS genevois
Thématiques associées: Santé

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