Vert-e-s et Socialistes ont, sans grande surprise, été minorisé-es au moment de soutenir l’initiative « pour un canton qui marche ». En substance, cette dernière réclamait le développement et l’amélioration des infrastructures piétonnes du canton, ceci afin de promouvoir et d’encourager ce mode de déplacement à la fois économique, bon pour la santé et bon pour le climat. La droite a préféré voter en faveur de l’élaboration d’un contreprojet, dont il y a fort à parier qu’il ne contiendra que des mesurettes insignifiantes. Le Grand Conseil a 1 an pour élaborer et adopter cette proposition alternative.
Dans le cadre des débats, les Socialistes ont opposé aux nuisances générées par le trafic individuel motorisé (nuisances dont le coût a été chiffré par l’Office fédéral du développement territorial (ARE) à plus de 8 milliards de francs) les avantages notoires de la marche à pied : absence de pollution atmosphérique mais aussi sonore, besoin en espace de voirie minimal, bienfaits reconnus au plan de la santé.
Exhortant à ne pas se gargariser du fait qu’avec une part modale de près de 40%, ce mode de déplacement est particulièrement développé à Genève en comparaison intercantonale, le groupe a insisté au contraire sur la nécessité de regarder vers le futur et d’adapter les infrastructures pour accompagner la forte progression observée.
A l’heure actuelle, se déplacer à pied en ville est trop souvent un parcours semé d’embûches (a fortiori pour les personnes à mobilité réduite) : trottoirs étroits, discontinus, air saturé par les gaz d’échappement des véhicules motorisés, temps d’attente exagérément long à certains feux, etc. Le territoire cantonal urbain, dense et à faible dénivelé se prête particulièrement bien à la marche, mais il est indispensable que ces éléments de voirie soient revus et adaptés (à l’instar, par exemple, de ce qui a été fait récemment à Bruxelles, qui a piétonnisé une très large portion de son centre-ville).
Las, la majorité de droite s’est contentée de pousser des cris d’orfraie à l’idée que l’on puisse entraver, même de manière minime et en des lieux très circonscrits, les déplacements des véhicules motorisés. Elle a donc rejeté l’initiative, à laquelle elle se propose d’opposer un contreprojet, dont il est malheureusement évident qu’il n’y a rien – ou si peu – à attendre…
Lire le rapport de la commission des transports