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Réseaux sociaux et politique

Dans le cadre de formations données en début d’année au PS genevois, nous avons eu l’occasion de nous questionner sur le rôle des réseaux sociaux au sein du parti. Comment s’en servir dans le cadre d’une campagne comme celle que nous menons actuellement ? Faut-il même s’en servir ? Autant de questions dont les réponses changent dès lors qu’on parle du parti, de ses candidat-es ou de ses militant-es.

Bien que le PS genevois considère actuellement les réseaux sociaux comme un outil de campagne incontournable, il ne fait aucun doute que leur utilisation soulève des enjeux éthiques. Les questions liées à la protection des données et au financement sont notamment très problématiques. Meta, l’entreprise qui possède Facebook, a par exemple versé un million de dollars au fonds d’investiture de Donald Trump.1 Il ne faut pas oublier que ce sont des entreprises privées qui possèdent ces réseaux, et ces derniers sont régis par des algorithmes nourris à l’indignation et à la désinformation. Malgré tout, les réseaux sociaux forment aujourd’hui un espace public de facto. Il semble donc impensable pour un parti politique de faire campagne sans établir une présence sur ce qui est devenu la première source d’information des moins de 25 ans.2
Cela n’empêche cependant pas de porter un regard critique et d’agir en conséquence. Le PS genevois vient notamment de quitter X, anciennement Twitter, à cause de l’influence de son propriétaire Elon Musk sur la politique étasunienne.

En temps de campagne, les réseaux sociaux sont un outil précieux pour le parti, mais aussi pour ses membres. Car si le parti a accès aux médias traditionnels, les membres n’ont principalement que deux options pour faire campagne : leurs réseaux personnels (en ligne et hors ligne) et la rue. Alors pour celles et ceux qui désireraient faire campagne en ligne, quelle place donner aux plateformes dans son activité de militant-e ? Développer une pratique prend du temps. Cela est vrai pour la personne qui se crée un compte comme pour la grande habituée des réseaux. Faire campagne peut ainsi prendre de multiples formes. Pour une personne qui n’y connait rien mais est curieuse d’en apprendre plus, il pourra s’agir de jeter un coup d’œil, peut-être mettre un « j’aime » sur quelques publications. Pour quelqu’un qui a déjà une pratique des réseaux, voire une audience établie, il faudra mobiliser ces connaissances et ces ressources vers un combat politique. Enfin, pour les plus déterminé-es, il s’agira de créer du contenu : publier ses opinions, créer des visuels les illustrant, ou encore mieux – puisque c’est la forme de contenu qui domine aujourd’hui – réaliser des vidéos. Il existe autant d’usages qu’il existe d’usager-ères. Comme toute activité politique, faire campagne sur les réseaux est chronophage et nécessite un apprentissage. Tout comme certain-es préfèrent le porte-à-porte et d’autres le tractage, l’important est de trouver des pratiques qui nous conviennent.

1. Amazon et Meta donnent un million de dollars au fonds d’investiture de Donald Trump, Le Monde

2. Monitoring médias Suisse 2023, Office fédéral de la communication

Alexandre Goumaz
Chargé de communication sur les réseaux sociaux

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