La politique de la petite enfance représente un levier essentiel pour concrétiser l’égalité des chances entre tous les enfants, l’égalité entre les femmes et les hommes tout en répondant aux besoins des familles, et en dynamisant notre économie.
Les connaissances actuelles démontrent l’importance capitale des premières années dans le développement des enfants. L’éducation préscolaire favorise l’éveil culturel, les apprentissages, la socialisation, et la détection précoce des enfants à besoins particuliers. Pour réduire les inégalités dès le plus jeune âge et faciliter les parcours scolaires à plus long terme des enfants, il est fondamental d’investir dans l’ouverture de nouvelles places.
Cette politique est ainsi bénéfique à plusieurs égards pour l’ensemble de la collectivité. Relevons notamment qu’un franc investi rapporte en moyenne trois francs.
Alors que la politique de la petite enfance est considérée par le Parti socialiste comme un véritable service public, beaucoup de partis la voient comme une affaire privée. Rappelons que c’est en 1874, comme l’explique l’historienne et maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Genève, Joëlle Droux, que pour la première fois une collecte de fonds privée est lancée pour assurer l’ouverture de la première crèche genevoise, à Saint-Gervais. Ce lieu proposait une garde pour les enfants des femmes ouvrières travaillant dans les secteurs de l’horlogerie, de la bijouterie et de l’orfèvrerie notamment.
A cette époque, les crèches sont perçues comme des substituts et l’idéal reste la prise en charge par les mères. Aujourd’hui encore, ce rôle traditionnel des femmes est glorifié par certains partis politiques, au mépris du principe d’égalité et des aspirations de la population.
Il faut attendre les années 1930 pour que les premières subventions publiques viennent soutenir les crèches dont le nombre augmente rapidement et qui sont, peu à peu, reconnues comme des lieux d’accueil de qualité, d’éveil et de socialisation des enfants et d’intégration des familles.
Sur le chemin de cette évolution, il faut citer quelques grands noms. Celui du radical Guy-Olivier Segond, grand défenseur de la petite enfance et de la politique sociale. Ses successeurs Michel Rossetti, puis Manuel Tornare ont développé l’offre et la qualité de la petite enfance genevoise.
Il y a plus de 20 ans, ils ont posé les jalons d’une réforme de la gouvernance du secteur de la petite enfance qui était restée fondée sur des comités associatifs composés de personnes bénévoles. En 2021, le Conseil administratif de la Ville de Genève a adopté le principe de la municipalisation par étapes des structures d’éducation préscolaire, permettant de revaloriser des métiers occupés à plus de 90 % par des femmes.
Le Parti socialiste a toujours été précurseur sur la politique de la petite enfance, et plus largement des politiques familiales. Ainsi, en 2009, la gauche lançait une initiative cantonale prévoyant d’inscrire dans la Constitution genevoise le droit pour chaque enfant à une place en crèche. Malheureusement, la droite a préféré s’opposer à cette demande pour favoriser un texte non-contraignant pour les collectivités publiques. Malgré une acceptation plus large par la population genevoise de l’initiative de la gauche, c’est le contre-projet qui a été adopté. Aujourd’hui, cette même droite revient avec une initiative demandant davantage de places en crèche. Quel opportunisme politique à quelques mois des élections municipales ! Et surtout quel manque de cohérence.
Le PS a toujours été moteur comme nous le voyons encore aujourd’hui avec les avancées obtenues notamment en Ville de Genève, à Vernier, à Lancy et un peu partout où nous sommes représenté-es au Conseil administratif. C’est fort de ce bilan que nous nous engageons à poursuivre le développement de ces politiques lors de la législature à venir pour renforcer l’égalité et la justice sociale.