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Crédits de sauvetage : au PS nous n’assumons plus l’irresponsabilité du camp bourgeois

Le PS Suisse ne soutient pas et ne soutiendra jamais le dictat des banques. C’est le message fort que nous avons lancé lors de la session extraordinaire du Parlement fédéral les 11 et 12 avril derniers. Notre groupe parlementaire était prêt à accepter les crédits de garantie alloués par la Confédération à UBS suite au rachat de Credit Suisse, à condition que le Conseil fédéral s’engage à des progrès concrets en matière de réglementation plus forte. Une meilleure réglementation en la matière est urgente pour éviter un nouveau fiasco et que les travailleuses et travailleurs de notre pays ne doivent à nouveau passer à la caisse. Face à l’irresponsabilité de la droite, nous avons dû nous résoudre à refuser les crédits.

Nous voulions que soit mise en place une nouvelle réglementation bancaire qui interdirait le versement de bonus aux cadres de banques d’importance systémique, la séparation des banques d’investissement et de dépôt ainsi qu’un rehaussement du taux minimum de fonds propres. Ce dernier permettrait d’éviter à l’avenir que la mégabanque UBS se retrouve à court de liquidités suite à une mauvaise gestion comme cela a été le cas pour Credit Suisse.

Aucune de ces revendications n’a été reprise par le Parlement ou par le Conseil fédéral. La seule garantie que la Conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a pu exprimer au Conseil national est que le plan d’accompagnement d’UBS « s’assure d’une augmentation substantielle et progressive des taux de fonds propres ». Autrement dit ? Le Conseil fédéral va demander gentiment si la direction de la nouvelle mégabanque voudrait bien, si cela ne la froisse pas trop, augmenter petit à petit les taux de fonds propres. Pour résumer, des promesses qui s’assimilent à de vaines paroles en l’air.

De leur côté, les partis bourgeois, fidèles à leurs ami-es du monde de la finance, ne voient pas le problème que cela implique de mettre autant de responsabilité dans les mains d’une seule et même banque sans demander un minimum de contrôle étatique.

Au travers de cette crise, de ces enjeux qui peuvent parfois nous dépasser, c’est un débat essentiel qui a eu lieu au sein de la Berne fédérale. D’un côté, les partis bourgeois sont prêts à tout pour protéger leur sacro-saint libre marché, et de l’autre, la gauche lutte pour que les deniers du peuple ne soient pas utilisés pour financer un système bancaire défaillant. Le PS Suisse est ici le lobby de la population.

Certes, le vote sur les crédits ne changeait rien à leur engagement. Mais la session extraordinaire aurait été l’occasion de s’engager à une révision des réglementations bancaires urgemment nécessaires. Les prises de position de la droite au sujet de la débâcle de Credit Suisse se sont révélées être vides d’engagements. Le PS ne cautionne pas cette irresponsabilité.

Cédric Wermuth
Coprésident du PS Suisse

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