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NON à un congé parental optionnel et dépendant de l’employeur-euse

L’initiative des Vert’libéraux entre dans le cadre de la politique de la famille. Une politique que nous avons toujours défendue avec ferveur et enthousiasme. En témoigne le projet de loi que nous avons déposé en 2021 afin de demander 36 semaines de congé parental à répartir d’une manière égale entre les mères et les pères pour que chacun-e puisse bénéficier de 18 semaines de congé. Ce projet respectant le principe de l’égalité des sexes et permettant à chacun des parents d’être présent pour les premiers moments de vie de leur nouveau-né est actuellement gelé.

« Pour un congé parental maintenant » est une initiative trompeuse. Contrairement à ce que prétend son titre, elle ne constitue pas un droit, car le congé serait octroyé selon le bon vouloir de l’employeur-euse, sans garantie accordée par la loi. C’est un congé parental optionnel et dépendant de ces derniers.

Il est très important que les citoyen-nes sachent que cette initiative présente des défaillances connues par les initiant-es, mais volontairement dissimulées lors de sa promotion auprès de la population. Elle favorise les inégalités sociales entre les personnes qui pourraient jouir de ce congé et celles qui n’auront pas la chance d’en profiter. Si cette injustice ne se présente pas au sein de la même entreprise, elle n’empêche pas qu’elle est présente entre les différentes entités économiques. Nous ne pouvons donc soutenir un congé qui dépend du bon vouloir de l’employeur-euse.

Ce congé proposé implique une cotisation à part égale entre l’employeur-euse et l’employé-e. Ce procédé est tout à fait normal afin d’assurer le financement de cette assurance. Cependant, nous refusons une politique sociale qui oblige les citoyen-nes à contribuer à l’approvisionnement d’une caisse, sans aucune garantie d’en bénéficier. D’autre part, l’initiative prétend offrir un congé parental de 24 semaines ce qui ne représente que 8 semaines de plus que ce qui est actuellement appliqué dans la loi. En effet, les mères bénéficient déjà de 16 semaines et les pères de 2 semaines. Quant à la flexibilité des deux semaines à répartir librement entre les conjoints, elle présente le risque de voir le congé maternité descendre à 14 semaines, si les 2 semaines sont cédées au père.

Nous nous sommes toujours battu-es en faveur de la justice sociale et nous ne pouvons soutenir une initiative qui la réduit davantage. Oui pour un congé parental sûr et garanti pour chaque parent, et non pour un congé parental optionnel et non équitable.

Badia Luthi
Consultante socio-éducative

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