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Un OUI critique à l’initiative solaire et son contreprojet !

La crise climatique est la plus grande crise de notre temps. Selon le GIEC, pour éviter le pire, nous devons contenir le réchauffement en dessous de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. Or, l’année 2024 a d’ores et déjà dépassé cette barre. Et si nous continuons sur la même trajectoire, avec les lois et mesures actuelles, le réchauffement se situera autour de 2,7°C d’ici 2100. Il y a donc urgence à agir !

Dans ce contexte, il est essentiel de tourner le dos rapidement aux énergies fossiles et de les remplacer par des énergies renouvelables. Le développement rapide du solaire est donc fondamental. Mais tout l’enjeu se situe dans le comment.

Un fond commun, des qualités et défauts différents
Commençons par voir ce que proposent ces deux projets. L’initiative des Vert’libéraux, intitulée « pour une transition rapide vers le solaire à Genève », prévoit que toutes les toitures soient couvertes de panneaux photovoltaïques d’ici à 2035 et déjà en 2030 pour celles qui appartiennent aux grands consommateurs d’énergie. Elle prévoit de plus une garantie étatique pour les emprunts des particulier-ères contractés pour installer ces panneaux solaires ainsi qu’une fixation par l’État d’un prix minimum de vente de l’électricité produite grâce à ces panneaux.

Le contreprojet porté par un Grand Conseil à forte majorité de droite prévoit quant à lui que les grands et moyens consommateurs s’équipent d’installations solaires (thermiques ou photovoltaïques) d’ici 2030 alors que pour les petits consommateurs, l’équipement devra se faire en cas de nouvelle construction, de grande rénovation ou de rénovation de la toiture. Il prévoit lui aussi une série de mécanismes financiers visant à soutenir les propriétaires et permet le maintien des règles actuelles de protection du patrimoine.

L’initiative a donc l’avantage de fixer une date butoir pour toutes les toitures alors que le contreprojet a l’avantage d’être déjà formulé, d’intégrer les installations thermiques et de garantir la protection du patrimoine.

Une approche très libérale
Tant l’initiative que le contreprojet adopté se caractérisent néanmoins par leur approche très libérale de la question de la transition énergétique. Les deux propositions se fondent sur la responsabilité individuelle, une des caractéristiques fondamentales de la politique climatique bourgeoise menée par les majorités de droite au niveau cantonal et fédéral. Ainsi, c’est aux propriétaires, chacun-e dans leur coin, de mettre des panneaux solaires sur leurs toits. Or, il aurait été tout à fait possible de laisser la main publique s’en charger, par exemple en expropriant temporairement les propriétaires de leurs toitures. De plus, ils portent en eux une idée de privatisation des profits et de socialisation des coûts. Ainsi, c’est à l’État de garantir et de soutenir par une série de mécanismes financiers des investissements qui profiteront à des propriétaires privé-es.

Une autre politique climatique est possible !
Face à l’urgence climatique, nous devons soutenir ces deux projets. Toutefois, le OUI que nous glisserons dans l’urne est un OUI critique. Nous avons urgemment besoin d’une autre politique climatique : une politique climatique sociale, financée de manière socialement juste et socialement juste également dans les mesures qu’elle met en place. Et c’est justement ce que propose l’initiative pour l’avenir de la Jeunesse socialiste suisse, qu’il faudra à tout prix soutenir lors de son passage en votation populaire.

Thomas Bruchez
Député suppléant — Etudiant, vice-président de la Jeunesse socialiste Suisse

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