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Mon année de présidence au Grand Conseil

Mon année de présidence du Grand Conseil arrive à son terme. L’occasion pour moi de revenir sur mon vécu en tant que président du parlement et sur le fonctionnement de ce dernier. J’en profite tout d’abord pour avoir une pensée pour l’ensemble des camarades qui ont permis qu’un enfant, immigré, entré en Suisse sans papier, ait pu accéder à cette fonction, à la présidence du Grand Conseil genevois.

J’aimerais souligner que j’ai eu la chance de présider une institution républicaine dont le fonctionnement est unique dans ce monde ! Un monde qui verse malheureusement dans une radicalité d’idées populistes et des relents d’extrême droite qui influencent la pratique de nos débats.

Nous avons la chance d’avoir hérité de la révolution française le fait que nos institutions soient fondées sur l’élection directe par le peuple de nos trois pouvoirs, la possibilité de contester par référendum les lois débattues et votées au parlement, ainsi que de les proposer par des initiatives populaires. Ceci permet au peuple de ne pas devoir attendre 4 ou 5 ans pour s’opposer à un fonctionnement contraire aux intérêts du peuple.

Après presque trente années de militance en tant qu’élu dans les différentes instances (Grand Conseil, Conseil municipal et constituante), je peux indiquer qu’il fut une époque où les élu-es, quand ils et elles intervenaient en plénière, ne lisaient pas leurs allocutions, mais débattaient bien plus ardemment du point de vue des propositions. Les débats aboutissaient bien souvent à une négociation. Aujourd’hui, ce sont plutôt des prises de position, lues sur ordinateur, ce qui appauvrit l’humanité des débats. Malheureusement, il n’y a donc presque plus de débats. Ceci ajouté à la médiocrité de certains textes, nous avons appauvri politiquement notre vie parlementaire. Car le débat, la contradiction et la négociation, dans notre système démocratique et politique sont fondamentaux. C’est bien là ce qui nous protège de toute dictature de la pensée et des droits
fondamentaux !

Bien souvent, les élus et élues oublient que le Grand Conseil n’est pas une assemblée associative mais un lieu où l’on décide de l’avenir de nos institutions et de celui des citoyennes et citoyens, afin qu’ils aient accès à un logement adéquat, un enseignement accessible et de qualité ainsi que des soins accessibles à tous et toutes. Bien évidemment, la protection de l’environnement et l’aménagement de notre canton doivent entourer ces principes.

Alberto Velasco
Député au Grand Conseil — Ingénieur

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