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« L’environnement, on s’en f… »

Le 3 mars 2024, Genève se prononcera dans les urnes sur la problématique de l’imposition des véhicules et devra arbitrer entre une initiative cantonale UDC et un contre-projet qui a rassemblé le PS, les Vert-es, le Centre et le PLR.

Le texte UDC a pour lui le mérite de la clarté dans le positionnement politique. Ainsi que l’ont expliqué les initiant-es : « l’environnement, on s’en fout » ! Peu importe que vous rouliez en ville avec un tank de 4 tonnes qui pollue 25 fois plus et occupe le double d’espace public qu’un autre véhicule. L’UDC propose un rabais de 50 % sur l’impôt de tous les véhicules. Ainsi, avec le maintien de notre système d’imposition archaïque, l’essentiel du cadeau fiscal (env. 50 millions par an) bénéficierait aux plus grands pollueurs. On a rarement vu aussi rétrograde…

Face à cette initiative d’un autre temps, une très large majorité du Grand Conseil a élaboré un contre-projet intégrant les principes suivants : impact environnemental, santé publique, évolutions technologiques, neutralité fiscale et lisibilité du système.

Concrètement : les véhicules thermiques seront imposés de manière progressive sur leurs émissions de CO2 et les électriques sur la base du poids du véhicule (les objets luxueux sont lourds et polluants). Ainsi, l’imposition est directement liée aux externalités négatives des différents types voitures. L’impôt, qui représente aujourd’hui environ 100 millions par an, devrait rester stable. Si le rendement de cet impôt devait augmenter à l’avenir, ce sera une bonne nouvelle pour les finances de l’État ; s’il devait baisser, c’est l’environnement qui sera gagnant, vraisemblablement grâce au fait qu’il y aura, toutes choses égales par ailleurs, un parc de véhicules électriques tendanciellement plus légers qu’aujourd’hui.

Vu sous un autre angle : avec l’initiative UDC, hormis les propriétaires de véhicules très polluants, tout le monde perd : l’environnement, les finances publiques, les automobilistes qui cherchent à limiter leur impact, les cyclistes, les piéton-nes, etc. ! Le PS vous invite donc à refuser cette initiative et à soutenir le contre-projet.

Grégoire Carasso
Député au Grand Conseil — Codirecteur des Cafés Carasso, Adjoint académique à l'Université de Genève

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