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Élection complémentaire à Onex

Le 3 décembre lors du deuxième tour de l’élection complémentaire au Conseil administratif, pour une centaine de voix, les Socialistes n’ont pas pu conserver le siège occupé durant 16 ans par Carole-Anne Kast. En face, la droite élargie a frappé et a gagné. Brève analyse et pistes de réflexions, pour garder les communes suburbaines à gauche, par René Longet, ancien Maire de la Ville d’Onex.

Cela faisait 45 ans que les socialistes avaient un siège au Conseil administratif de la Ville d’Onex. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, que s’est-il passé ?
Un vent de droite souffle un peu partout. Une droite composée de deux forces aujourd’hui équivalentes mais assez contraires. D’un côté, schématiquement, une droite libérale, mondialisée, financiarisée, pour la liberté économique mais aussi en matière de mœurs. De l’autre, une droite nationale-conservatrice, antiécologique, antiféministe, machiste, prônant le repli identitaire et économique. Malheureusement, ces deux droites a priori contradictoires, lorsqu’elles s’unissent ont trouvé un écho majoritaire.

Pour pas mal de gens, la gauche, historiquement perçue comme garante et protectrice des plus faibles face aux menaces diverses, est aujourd’hui taxée d’ouvrir les frontières, de préférer l’étranger-ère à l’habitant-e, les minorités à la majorité, de ne plus représenter le « commun des mortels ».

Pour contrer ce courant, un argumentaire strictement politique ne suffit pas. Aujourd’hui, pour beaucoup, une majorité sans doute, la politique institutionnelle est devenue étrangère. Par ailleurs, les gens ne votent pas forcément en fonction de leurs intérêts ou d’argumentaires étoffés, mais d’enjeux émotionnels. La société s’est individualisée et on ne participe plus au débat collectif à partir d’un point de vue sur le collectif. On ne sait plus comment les institutions fonctionnent, on se méfie, on parle de « ILS-ELLES » et pas de « NOUS ».

Comment rebondir, quelle stratégie pour regagner nos électeur-rices ?
Sortir du politique pour mieux y revenir : la différence se fait sur la relation aux gens. L’individualisme comporte une bonne dose de versatilité, rien n’est donc perdu. Nous devons faire en sorte que les gens retrouvent confiance. Témoigner, avec une authentique sympathie, respect et intérêt aux personnes, à leur trajectoire, leurs soucis, à leurs projets et demandes, être efficaces dans l’écoute et l’action. Le faire parce que cela répare le tissu social et pas par calcul… est décisif.

Surtout ne pas tomber dans l’illusion que la gauche perd parce qu’elle n’est pas assez à gauche (les scores de l’extrême-gauche le soulignent). Les priorités sont dans la proximité, aller voir les gens là où ils se trouvent, dans les associations, dans les quartiers, au café et au marché. C’est mon expérience durant mes 12 ans de mandat, et j’ai vu avec plaisir que Romain Gauthier, notre candidat, s’y entendait très bien. La prochaine fois sera la bonne !

Christel Saura
Responsable de la communication

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