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AVS : Pour une 13e rente, unminimum ! Et NON à l’initiative des Jeunes PLR pour augmenter l’âge de la retraite

L’AVS est le premier pilier de notre prévoyance vieillesse : c’est une conquête sociale majeure du 20e siècle entrée en vigueur le 1er janvier 1948. L’AVS représente plus qu’une assurance sociale, c’est aussi le symbole de la cohésion sociale puisqu’elle a permis à des générations de personnes âgées de vivre avec un revenu assuré au moment de la retraite.

Toutefois, au cours des décennies précédentes, on ne s’est pas donné les moyens d’adapter les rentes à l’augmentation du coût de la vie, et en particulier à celui des loyers et des primes d’assurance maladie.
La Constitution fédérale prévoit que toute personne qui prend sa retraite doit pouvoir maintenir son niveau de vie antérieur de manière appropriée. Mais pour un nombre croissant de personnes, cet objectif n’est pas atteint avec le niveau des rentes actuelles. A cela s’ajoute le fait que pour les couples mariés, chaque personne ne bénéficie pas d’une rente complète mais seulement de 75 % de la rente.

En outre, nombreux-euses sont celles et ceux qui ne disposent que d’un maigre deuxième pilier. Un tiers des femmes n’ont même pas pu se constituer une prévoyance professionnelle en raison d’un salaire à temps partiel trop bas.

19 % des rentiers et 38 % des rentières ne disposent donc que de l’AVS pour vivre ce qui est évidemment insuffisant. Celles et ceux qui sont dans le besoin peuvent bénéficier de prestations complémentaires qui sont plus ou moins généreuses selon les cantons mais cette situation n’est pas satisfaisante. D’une part, des personnes qui ont travaillé toute leur vie ne devraient pas être obligées d’avoir recours à cette forme d’assistance : on a d’ailleurs constaté que beaucoup de retraité-es ne recouraient pas à ces prestations bien qu’elles et ils y aient droit. D’autre part, cela constitue un report de charges sur les cantons alors qu’un système équitable devrait être à même d’assurer un financement suffisant des rentes dans toute la Suisse. Cette situation n’est pas digne d’un pays aussi riche que la Suisse !

L’AVS repose sur des bases solides : malgré les prédictions alarmistes des partis de droite et des milieux de l’économie et de la finance, l’AVS est saine. Il s’agit de passer le cap de la génération du babyboom et sa situation financière sera stabilisée. Lors du débat sur AVS21, ces mêmes milieux ont martelé qu’il fallait des apports financiers substantiels afin de sauver l’AVS : et où a-t-on trouvé ces moyens ? En faisant travailler les femmes un an de plus avec l’argument fallacieux de l’égalité entre femmes et hommes. Quand il s’agit d’appliquer l’égalité salariale pourtant prévue par la constitution, les partis de droite ne votent aucune mesure efficace. La réforme antisociale AVS21 a malheureusement été acceptée à une très petite majorité. Mais cela ne règle en rien le fait que de nombreuses personnes, y compris des hommes ne peuvent pas vivre correctement avec leur seule rente AVS.

Le Conseil fédéral prétend que nous n’avons pas les moyens de s’offrir une 13e rente AVS. Pourtant, la fortune de l’AVS s’élève à 50 milliards et le Conseil fédéral évalue lui-même qu’elle sera de 70 milliards d’ici 2030. Cela devrait permettre de financer cette 13e rente sans financement additionnel. En cas de besoin, une augmentation des cotisations salariales paritaires de 0,8 % serait quasiment indolore et elle mettrait aussi à contribution les employeurs.

Dans le débat sur cette initiative, un argument est souvent avancé, à savoir qu’attribuer une 13e rente AVS à tout le monde est inutile car les riches n’en ont pas besoin. Un tel argument remet en question le système de solidarité de l’AVS où chacun-e cotise en fonction de ses moyens et où justement les personnes aisées cotisent plus qu’elles ne recevront. Il n’y a donc rien de choquant à prévoir cette 13e rente pour tout le monde.
Les syndicats ont constaté que les retraité-es ont perdu environ 1’800 francs par an depuis 2020. Cela représente environ l’équivalent d’une rente mensuelle pour une personne. Alors que l’initiative devait renforcer le pouvoir d’achat des retraité-es, elle permettra simplement de compenser cette perte. C’est donc un objectif minimum que l’on doit atteindre.
Actuellement, l’initiative a le vent en poupe et il semble qu’elle peut convaincre même dans les rangs de l’UDC. Il s’agit néanmoins de se mobiliser activement afin de gagner cette votation qui représente un enjeu crucial pour la gauche.

Le 3 mars, nous devrons aussi nous exprimer sur « l’initiative sur les rentes » des jeunes libéraux-radicaux qui demande le relèvement de l’âge de la retraite des femmes et des hommes à 66 ans, l’âge de la retraite devant ensuite continuer à augmenter en fonction de l’espérance de vie.

Les Socialistes sont totalement opposé-es à ce projet anti-social qui ne tient pas compte de la situation sur le marché du travail et notamment de la pénibilité de nombreux emplois.

Les personnes avec un haut revenu peuvent déjà prendre une retraite anticipée. En revanche, les personnes avec un revenu modeste seront doublement défavorisées : elles devront travailler plus longtemps avec une espérance de vie plus basse comme cela est prouvé statistiquement.

L’AVS n’a pas besoin d’une telle initiative, d’autant moins une année après le vote serré sur AVS21 qui verra l’âge de la retraite des femmes porté à 65 ans.

Soutenons donc fermement l’initiative légitime pour une 13e rente AVS et faisons échouer l’initiative sur les rentes.

Laurence Fehlmann Rielle
Conseillère nationale

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