Le 22 novembre, les Femmes socialistes suisses se sont mobilisées contre l’annonce par la Conseillère fédérale Keller-Sutter de la suppression de tous les fonds destinés aux campagnes de prévention contre les violences domestiques, sexuelles et sexistes.
En quelques jours, elles ont récolté près de 15’000 signatures pour faire réagir les parlementaires et inverser cette décision. Ainsi, après le Conseil des États, le Conseil national a décidé début décembre de garantir le financement de la prévention de la violence et d’intégrer ces campagnes de prévention dans la planification financière 2025-2027.
Pourquoi ces mesures ?
La Suisse compte 430’000 victimes de viol. Il y a un féminicide toutes les trois semaines et plus de 50 cas de violences domestiques sont enregistrés chaque jour. Le nombre de cas non recensés est pourtant encore bien plus élevé. Il est impératif que la Suisse agisse de toute urgence ! C’est pourquoi, fin 2022, le Conseil national et le Conseil des États ont adopté à une large majorité l’intervention en faveur de campagnes de prévention régulières à l’échelle nationale contre les violences domestiques, sexuelles et de genre.
Cela faisait suite à une motion (22.3011) du 28 janvier 2022 demandant au Conseil fédéral de mener ces campagnes régulièrement, à l’échelle suisse, devant recouvrir les différentes formes de violence et cibler les différents groupes de victimes, mais aussi les auteurs (potentiels). En ratifiant la Convention d’Istanbul, la Suisse s’est engagée à mener de telles campagnes en y associant les organisations et les services spécialisés (art. 13).
Pour les auteures de la motion : «La Confédération doit veiller à ce que la population suisse dans son ensemble soit sensibilisée aux problèmes de violence et informée sur ces questions. Il est grand temps qu’elle cesse de déléguer entièrement ce dossier aux cantons et aux communes, lesquels se mobilisent de manières très différentes, et qu’elle octroie un soutien financier aux ONG.»
La mobilisation continue…
Nous nous réjouissons que cette large mobilisation populaire ait permis ce rétropédalage. Mais cela démontre, si besoin était, que rien jamais n’est acquis, et que ce sont toujours les mesures liées aux femmes et au sexisme qui passent à la trappe en premier et sont les plus fragiles. Nous ne sommes, malheureusement, pas près de dire bye-bye aux défilés du 14 juin…
