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Stop à la spéculation immobilière : pas de zone ordinaire ni à « Seymaz-Sud » ni ailleurs !

Pour la droite qui défend les milieux immobiliers, le logement n’est qu’un objet de profit et d’enrichissement, sans considération pour les besoins de la population de se loger à un prix accessible. La droite majoritaire au Grand Conseil a ainsi voté le 2 octobre le déclassement en zone ordinaire d’environs 40’000 m2 de zone villa dans la commune de Chêne-Bourg. Les milieux immobiliers sont ainsi parvenus à obtenir une exception – qu’ils voudront généraliser ailleurs – au principe du déclassement pour construire des logements à des loyers et/ou des prix limités.

C’est uniquement en zone de développement qu’on construit du logement abordable, correspondant aux besoins de la population, à des loyers et prix contrôlés. La zone de développement contient tous les outils anti-spéculatifs et de protection des locataires. Elle prévoit par ailleurs des mécanismes de répartition des typologies de logement (règle du 4A LGZD, obligation de construire un tiers de logement d’utilité publique, un tiers de logement locatif libre et au moins 20 % de propriété) pour que les terrains constructibles soient utilisés pour répondre aux besoins de l’ensemble de la population.

Déclasser en zone ordinaire signifie faire une exception à tous les principes de qualité et de quantité ainsi qu’à tous les garde-fous posés face aux abus rencontrés durant les dernières décennies. Avec la zone ordinaire, il sera possible de ne réaliser que des logements de haut standing et qui pourront être accaparés par une poignée de promoteurs et propriétaires. Les représentant-es politiques des milieux immobiliers ont biffé d’un trait toutes les batailles victorieuses menées par l’ASLOCA, les communes mais également l’héritage du Parti radical, notamment la loi dite Longchamp concernant
les PPE.

Cette décision est d’autant plus choquante que la zone concernée, dite « Seymaz-sud », a bénéficié d’investissements publics massifs : nouvelle gare du CEVA à deux pas, renaturalisation de la rivière. La logique est la suivante : la collectivité investit en infrastructure, puis les milieux immobiliers engrangent les profits. Or, comme les terrains, les investissements publics doivent bénéficier à toutes et à tous.

La décision prise par le Grand Conseil parachève une attaque lancée en 2014 par un député autrefois membre du Comité de la Chambre immobilière. Il avait posé les bases de cette contre-réforme en refusant de déclasser le secteur des Corbillettes (Grand Saconnex) en zone de développement. Ses successeurs ont fini le travail dix ans plus tard. Le résultat est catastrophique : 1000 logement en moins au Grand Saconnex et des centaines de logements abordables en moins à Chêne-Bourg. Il faut opposer un refus clair et net à l’accaparement des terrains par une poignée de spéculateurs. Lutter contre la crise du logement ne sera pas possible sans tenir le cap prévu par les plans directeurs et construire des logements accessibles à toute la population. Le référendum a été lancé par l’ASLOCA, le RPSL, les syndicats SIT et SSP, le PS, les Vert-e-s, SolidaritéS et PlacaGE. Nous comptons sur votre soutien pour signer et faire signer le référendum.

Caroline Renold
Députée — Avocate et juriste à l'ASLOCA

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