L’initiative « Pour des soins dentaires accessibles à toute la population » revient sur le devant de la scène. Et elle n’a jamais été aussi urgente. Depuis l’argumentaire de 2023, les primes d’assurance-maladie ont continué leur ascension vertigineuse, et avec elles, le renoncement aux soins. Une étude des HUG révèle qu’un-e Genevois-e sur quatre renonce à se soigner pour des raisons financières. Et les premiers soins sacrifiés ? Les soins dentaires.
Ce n’est pas un détail : la santé bucco-dentaire est un pilier de la santé globale. Infections, douleurs chroniques, maladies cardiovasculaires, diabète… les conséquences d’un manque de soins sont graves. Et pourtant, en Suisse, 90 % des frais dentaires sont payés de la poche des ménages, contre 55 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. À Genève, 135’000 personnes bénéficient de subsides sans autre aide sociale. C’est la classe moyenne qui trinque, celle qui ne peut plus suivre.
Notre initiative propose une réponse concrète : un chèque annuel de 300 francs, pour permettre un contrôle, un détartrage, une prévention. Et surtout, elle crée un poste de médecin-dentiste cantonal-e, pour coordonner une vraie politique publique de santé dentaire, dès la petite enfance.
Les chiffres sont là : 11’000 élèves ont eu besoin de soins dentaires en 2020-2021, dont 650 en urgence. Les inégalités sociales se creusent jusque dans les bouches de nos enfants. Et pendant ce temps, les cliniques solidaires comme Point d’Eau à Lausanne ou la Croix-Rouge genevoise ne désemplissent plus.
D’autres cantons bougent : Vaud, Valais, Neuchâtel. À Genève, c’est à nous de montrer que la santé n’est pas un luxe. Cette initiative est réaliste, ciblée, finançable. Elle ne promet pas une assurance dentaire universelle, mais elle agit là où c’est nécessaire, maintenant.
En tant que socialiste, soignante et membre du comité unitaire, je suis convaincue que la prévention est un droit, pas une option. Le 30 novembre, votons OUI. Pour des soins accessibles. Pour une politique de santé digne. Pour des sourires qui ne cachent plus la douleur.